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Performance

Festival d’Avignon : Olivier de Sagazan, un peu de glaise avant la fournaise

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«Transfiguration» fait du corps de l’artiste une sculpture vivante et vibrante au geste désespéré.
Cette performance, créée en 1998 et jouée plus de 400 fois depuis, a atterri à Avignon pour quelques dates devant une salle comble et comblée. (Didier Carluccio)
publié le 23 juillet 2025 à 18h19

C’est Antonin Artaud, par la bouche d’Olivier de Sagazan, qui ouvre le spectacle Transfiguration : «Le visage humain n’a pas encore trouvé sa face et […] c’est au peintre à la lui donner.» En moins d’une heure de performance, il s’emploie à y répondre avec ses matériaux, argile, paille, peinture. L’artiste devient l’œuvre et se transfigure, donc, mais exactement à l’inverse de son sens biblique, quand le Christ se pare de vêtements resplendissants pour prouver à ses disciples sa nature divine. Olivier de Sagazan, lui, descend dans les profondeurs de la terre, explore sa condition périssable et rappelle à tous, au passage, que nous ne serons pas là éternellement. Peu de mots pour l’exprimer, d’ailleurs, voire aucun.

Loup, renard, oiseau, cochon

Cette performance, créée en 1998 et jouée plus de 400 fois depuis, a atterri à Avignon pour quelques dates devant une salle comble et comblée. Dans le documentaire l’Homme de boue (2024) qui lui est consacré, l’artiste, né à Brazzaville, raconte qu’un visiteur congolais, venu le voir dans son atelier de Saint-Nazaire, lui aurait dit que par son être et son art, il serait «une sorte de lien entre l’Occident