Peut-être était-ce ce qu’il nous fallait, à l’avant-dernier jour du festival : nous faire hurler dessus par un directeur artistique sadique devant un parterre du off («C’était juste de la meeeerde !») alors que ce dernier commande à notre rangée de spectateurs de «faire la fleur» en croisant et décroisant les bras. Nous sommes dans les jardins du Carmel rafraîchis par l’ombre bienvenue des platanes pour assister à la célébrissime «danse du pigeon» inventée par les fondatrices du ballet folklorique du Luxembourg, Joséphine et Claudine Bal, un numéro de bravoure que le monde entier leur envie sûrement et qui en serait, apprend-on en prélude, déjà à sa 10 000e représentation. Le volcanique Monsieur Chevalier va donc s’y coller, en justaucorps gris et poses exaltées, remuant les omoplates à la manière du volatile, avant de partir en vrille sous nos yeux, vitupérant, postillonnant et gueulant des ordres tous azimuts (breathe in ! breathe out !) pour finir par s’effondrer dans un grand burn-out maniaque et nationaliste tout à fait hilarant.
Fous rires nerveux
Simone Mousset, qui a créé le spectacle et fait office ici d’apparitrice (petits escarp