Elle est de passage à Paris pour deux choses : tourner la page du feel bad, ouvrir celle du feel good. Hannah Gadsby, humoriste australienne, lesbienne, autiste Asperger, rescapée d’un inceste et d’un passage à tabac, devenue l’une des femmes les plus drôles de son pays et fine analyste de son métier (faire rire), publie aussi ces jours-ci Nanette en dix étapes. Un «genre de mémoires» dans lequel elle solde les traumatismes, présente longuement sa mère, et déroule la pelote de son one-woman-show kamikaze, Nanette (sur Netflix depuis 2018), manifeste au succès planétaire qu’elle présente comme une «réunion de famille» dans laquelle quelqu’un aurait «pété un plomb». La réunion de famille, en l’occurrence, était celle du show-biz dans son entier, qui s’est pris dans la poire ce spectacle unique dans l’histoire du stand-up anglo-saxon, manière de douche froide pour le petit monde de l’entertainment qui attaquait frontalement ses fondations comme ses dérives, jusqu’à certains rouages du comique lui-même. Hannah Gadsby regrettait d’en avoir prolongé certains mécanismes d’oppression – l’auto-dépréciation, entre autres – et annonçait alors quitter le métier : «Se rabais
Interview
Hannah Gadsby : «C’est très difficile de faire rire avec des histoires de bonheur»
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LGBT +dossier
Pour l’humoriste autralienne Hannah Gadsby, «l’intimité joue un rôle essentiel dans la pratique artistique». (Ben King)
publié le 23 octobre 2022 à 18h38
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