A l’école, Kevin n’était pas une flèche. Personne ne sait ce qu’il est devenu dans la vie (pêche-t-il sur son bateau à Bora-Bora ?), mais une chose est sûre : année après année, son orientation l’a destiné à des filières et des établissements parmi les moins sélectifs. Que Kevin ait été un peu con, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ne l’excluent pas tout à fait. Mais les deux anciens profs belges, connus pour un précédent spectacle sur l’orthographe – la Convivialité – et pour leur engagement en faveur d’un assouplissement des règles de la grammaire française, craignent de s’être laissés influencer par cette idée qui a peut-être été fatale au destin scolaire de Kevin.
Et surtout, ils s’interrogent : pourquoi notre système scolaire est-il incapable d’être autre chose qu’une machine à trier les élèves et à décourager les plus faibles ? Année après année, constatent-ils, moins de 10 % des Kevin de terminale obtiennent une mention très bien au bac (on vous laisse deviner le score pour Marie, Sophie ou Arnaud). L’égalité des chances, cette vaste blague.
Biais de profs et psychologie des élèves
N’ayant rien perdu des réflexes de profs de leur ancienne vie professionnelle, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ont préparé un cours du soir pédago-rigolo intitulé Kevin (eux préfèrent parler de «spectacle documentaire»), qui se joue jusqu’au 11 mai au Théâtr