Est-ce la justice telle qu’elle devrait être, et pourrait être si notre système actuel versait moins dans l‘exaltation de la répression ? C‘est en tout cas la défense que Khallaf Baraho, aujourd‘hui comédien, hier «serial» détenu, aurait «adoré avoir» il y a vingt-et-un ans au tribunal de Dijon. En mars dernier, loin des salles d‘audience et devant les spectateurs d‘un centre d‘art (le Mac Val de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne), l’avocat Raphaël Kempf rejouait la défense de l‘ancien prévenu, en lui offrant ce à quoi il n’avait pu prétendre en comparution immédiate en 2004 : la possibilité de rencontrer son conseil plus de six minutes, de lui détailler son histoire, d‘écouter ensuite une plaidoirie minutieusement préparée et longuement argumentée.
La Défense est une œuvre d‘une drôle de nature, inventée par l‘artiste Lorraine de Sagazan. Un rituel de conjuration original, puisqu’il s’agit de rejouer une audience passée de manière symbolique. Une expérience critique du système judiciaire actuel, aussi, qui voit les