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Théâtre

«La France, empire» de Nicolas Lambert, subjectif passé

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Nicolas Lambert démonte le récit colonial français au fil de sa propre histoire dans un seul en scène au théâtre de Belleville.
Sur un plateau nu, Nicolas Lambert adopte un style faussement conférencier.
publié le 23 septembre 2024 à 2h21

C’est ce qu’il appelle du «théâtre d’investigation». Et pour le mettre en scène, Nicolas Lambert prend un style faussement conférencier, pour finalement retracer sa propre histoire. Celle d’un enfant né en Picardie, un petit garçon qui aime les bandes dessinées et jouer à la guerre, et qui trouve sur son chemin des traces des guerres passées. Puis d’un adulte qui découvre l’histoire de son pays, du rôle de la colonisation et de l’Empire français. Qui cherche sans relâche à comprendre ces histoires qu’on ne lui avait pas racontées, jusqu’à la désillusion.

Car, comme de nombreux Français, il a grandi entouré des noms Gallieni, Faidherbe, Lyautey… Mais qui connaît les crimes que ces hommes ont commis ? Qui a désappris ce que l’on nous avait enseigné à l’école, comme le fait que «la France est en paix depuis 1945», quand bien même les guerres d’Indochine ou d’Algérie avaient lieu ? Qui connaît la longueur de la liste des «Opex» (pour «opération extérieure») menées par la France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

Sur un plateau nu, le comédien imite tour à tour les différents présidents de la Ve République, l’animateur de télévision Maître Capelo, les membres de sa famille, Marianne qui s’analyse sur le divan d’un psychologue… Sans rendre son discours excessivement didactique, Nicolas Lambert «déraconte» la colonisation française. Petit à petit, c’est le portrait d’une France qui ne connaît pas assez sa propre histoire qui prend forme. Celle d’un