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Libération
Miet Warlop, Jan Martens

«La performance flamande en a peut-être fini avec une forme de perversion et de cruauté»

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Miet Warlop et Jan Martens, sensations du Festival d’Avignon, reviennent sur le rapport de la nouvelle génération flamande vis-à-vis de ses illustres ainés et déplorent les menaces qui pèsent sur les milieux culturels belges.
«Any Attempt Will End in Crushed Bodies and Shattered Bones» de Jan Martens, présenté à Avignon en 2021. (Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)
publié le 17 juillet 2022 à 19h27
(mis à jour le 18 juillet 2022 à 14h08)

«Enfin le grand retour des Flamands !» entendait-on ces derniers jours dans la fournaise d’Avignon alors que One Song, la performance musico-sportive de Miet Warlop embrasait une partie du public dans la cour du lycée Saint-Joseph. «Evidemment, c’est un Flamand !», entendait-on l’an passé pile au même endroit, après le triomphe d’Any attempt…, sorte de space opéra chorégraphié par son jeune compatriote Jan Martens. Et peut-être entendra-t-on encore la phrase mardi soir, quand ce dernier aura présenté la première de sa nouvelle création, Futur proche, programmée cette fois au festival dans ce lieu d’ultime légitimation qu’est la cour d’honneur du palais des Papes. Le «retour» des Flamands, donc ? Comme si c’était de cette petite communauté artistique du Nord qu’émanerait nécessairement la bourrasque énergétique attendue fébrilement par les festivaliers du «In» comme un shoot d’amphétamine. Il y a une vingtaine d’années, on appelait cette bourrasque «nouvelle vague flamande». C’était l’époque où le débat avignonnais s’hystérisait autour des performances radicales de Jan Fabre – condamné depuis