Quel est le rapport entre la nuit du 4 août 1789 et la méthode masculine de contraception consistant à porter un slip chauffant ? De prime abord, on ne voit pas bien. Sinon, du point de vue de la translation, telle qu’opérée par Hugues Duchêne, qui, aux deux tiers de l’Abolition des privilèges, spectacle historique qu’il met en scène, jaillit inopinément du public pour rejoindre sur le plateau le comédien, Maxime Pambet, le temps d’une mise en abyme contemporaine, mêlant indications dramaturgiques et échanges plus personnels, voire intimes. Dont le mode d’emploi de ce slip, hélas détaillé avec une crudité si scabreuse qu’elle grève la démonstration. Dommage, car, optimisant l‘effet de surprise, l’incise iconoclaste avait pourtant du cran.
Mais plus de deux siècles séparent bien ce moment clé de l’histoire de France, durant lequel, divisée entre noblesse, clergé et tiers état, l’Assemblée nationale va débattre à Versailles pour voter l’universalité de l’impôt, des préoccupations socio-économiques actuelles brassant traque des paradis fiscaux, lutte pour le climat, marasme des banlieues, etc. Avec un trait d’union pérenne : la grogne du peuple – «les paysans n’en peuvent plus d’être écrasés».
Sprint théâtral
Longtemps militant actif au PS, Hugues Duchêne n’a pas tant tourné le dos à la politique, qu’il a commuée en suc sagace d’une exploration théâtrale documentée, mâtinée d’ironie. Insolente odyssée bluffante de culot, sa précédente création,