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Libération
Festival d'Aix

«L’Apocalypse arabe», au soleil Levant

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A Arles, le compositeur Samir Odeh-Tamimi met en musique le poème de la Libanaise Etel Adnan, écrit en pleine guerre civile.
Le compositeur Samir Odeh-Tamimi. (Harold Hoffman)
publié le 21 juin 2021 à 11h40

«J’ai rencontré Etel Adnan en 2001. Je suis allé chez elle, elle m’a donné le texte de l’Apocalypse arabe, en français et en arabe. Je l’ai lu avec elle, et j’ai été fasciné par cette œuvre, mais aussi par ce moment. J’ai immédiatement voulu composer quelque chose», explique Samir Odeh-Tamimi, au téléphone depuis Berlin, où il réside. Il n’arrêtera pas depuis de tisser sa partition sur ce poème de l’auteure et plasticienne libanaise, écrit à la fin des années 70, qui prend pour motif le soleil et raconte la guerre civile qui a ensanglanté son pays, ainsi que des événements projectifs d’une apocalypse du monde arabe et mésopotamien.

En 2015, alors qu’il compose un petit poème symphonique sur l’Apocalypse inséré dans la Passion selon saint Jean que Pierre Audi donne à Bruxelles, naît l’idée d’un opéra autour de cette œuvre. «Ce n’est pas vraiment un opéra, mais plutôt un oratorio, il n’y a pas d’histoire ou de trame dramatique, chaque poème vous parle d’une histoire. Avec Pierre [Audi] qui s’occupe de la mise en espace, on va aussi tenter d’en faire une tragédie grecque, langue dans laquelle ont été traduits certains des poèmes.» Une donnée tout sauf anodine : la mère d’Etel Adnan est grecque et Odeh-Tamimi a vécu en Grèce. «Je voulais qu’on pense à ce type de tragédie, reprend-il, que ce socle de la culture européenne soit présent dans le spectacle.» Cette commande du festival est donc interprétée par cinq chanteuses, ainsi que