Elle a vu quarante-six pièces en dix jours, et ce n’est pas fini. Alors, fatiguée, Laurence de Magalhaes ? «Ça va», répond la directrice du Rond-Point de sa voix rock et rauque, encore époustouflée par un spectacle d’Aurélie Charon, Radio Live, vu la veille. A l’évocation de ce souvenir encore frais, le visage de Laurence de Magalhaes s’éclaire : «C’est vraiment pour ça que je fais et que j’aime encore mon métier. Pour des chocs comme celui-là.» Son maquillage, inchangé depuis quarante ans, est sa signature : un trait d’eye-liner au-dessus et au-dessous des paupières, très fin, comme un masque de scène. Ancienne directrice des Arts Sauts, un collectif de trapézistes qu’elle a fondé avec son compagnon Stéphane Ricordel, Laurence de Magalhaes, tout juste 60 ans, a le regard attentif et la présence vibrante, comme celle de certains artistes. Arrivée en janvier 2023 pour diriger le seul théâtre parisien à être subventionné à parts égales entre la ville de Paris et le ministère de la Culture, elle succède à Jean-Michel Ribes après vingt ans de règne.
«La confiance, le coup de cœur»
A Avignon, il faut all