La petite salle de la Fabulerie, tiers-lieu culturel du centre-ville de Marseille, a rapidement garni sa vingtaine de bancs. Au spectacle ce soir, la rocambolesque et passionnante épopée des minots de l’Olympique de Marseille, ou comment, en 1981, des jeunes joueurs du centre de formation ont sauvé le club, alors criblé de dettes, d’une relégation certaine. Une histoire vraie, mais peuplée de personnages romanesques, du patron douteux au maire omnipotent, avec ses suspenses en cascade et sa morale finale pas forcément encourageante… Le tout raconté sans filet, si ce n’est de brefs coups d’œil à ses notes, par un expert ès ballons, le journaliste Mourad Aerts, lui-même rejoint sur scène par ses «sources» : les «minots» désormais sexagénaires, leur entraîneur et même un historien de l’OM, qui recoud leurs récits dans le contexte de l’époque. Plus que le simple making of d’une enquête journalistique, ici l’article s’écrit en live, sous les yeux du public, qui pourra même poser ses questions en fin de séance aux acteurs du récit autour d’un verre. Du journalisme, mais du journalisme «vivant», revendique Jean-Baptiste Mouttet, cofondateur du projet Mediavivant, lancé il y a un peu plus de six mois à Marseille.
L’idée lui est venue après une quinzaine d’années d’exercice comme pigiste, pour Mediapart en Amérique latine ou pour les titres de So Press. «Mes amis d’enfance, j’aurais pu leur payer un abonnement au Monde, même si le sujet les intéressait, ils ne se sent