Menu
Libération
Baisser de rideau

Le mouvement de grève se poursuit à l’Opéra de Paris, entraînant ce lundi 9 décembre l’annulation du ballet «Play» après «Paquita»

Les artistes considèrent que les heures de préparation avant les spectacles ne sont pas suffisamment rémunérées. Jeudi dernier, ils sont arrivés délibérément en retard, provoquant l’annulation de la représentation à la dernière minute, et ont refusé de travailler les jours suivants.
Les représentations de "Paquita" à Bastille et "Play" à Garnier sont annulées ce lundi 9 décembre. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 9 décembre 2024 à 19h07

Le mouvement de grève des danseurs de l’Opéra de Paris prend de l’ampleur. Entamé la semaine dernière, il se poursuit ce lundi 9 décembre. La direction de Bastille et Garnier, les deux salles qui composent l’Opéra, a prévenu les spectateurs sur son site internet et ses réseaux sociaux, indiquant qu’ «en raison d’un mouvement de grève suivi par une partie des danseurs», les représentations de Play, du chorégraphe Alexander Ekman au palais Garnier et de Paquita, de Pierre Lacotte sont «annulées» ce lundi.

Les protestations font suite à des négociations entamées en février 2023 au sujet de la rémunération du temps de préparation des danseurs avant le spectacle (maquillage, coiffure, échauffement), jugé insuffisant par ces derniers. Selon le délégué central CGT, membre de la compagnie, les danseurs ont besoin d’environ 1 h 30 à 2 heures de préparation avant chaque représentation. Seules «6 heures» mensuelles sont prises en compte dans la rémunération actuelle des artistes chaque mois. «Or, on en effectue en moyenne 30», assure-t-il.

Un dialogue «au point mort»

Faute d’avancées depuis février, selon lui, «le ballet a décidé collectivement, la veille de la première» d’arriver en «retard (d’)1 h 30 pour Paquita», a-t-il expliqué, et ce afin «d’illustrer le problème de fond». Voyant que les 95 danseurs de Play et les 50 de Paquita retardaient le début de la représentation, la direction a finalement annulé le spectacle en dernière minute alors que les spectateurs étaient installés dans la salle, considérant l’absence de la troupe de danseur comme «un arrêt de travail».

Les danseurs du ballet de l’Opéra de Paris ont ensuite souhaité poursuivre le mouvement vendredi en raison de négociations «dans l’impasse», selon le syndicat. Plusieurs représentations de Paquita, dont la première, ont donc été annulées jeudi, ainsi que vendredi et dimanche, puis ce lundi, dans la continuité du mouvement.

La direction ne peut «aller plus loin»

De son côté, la direction de l’établissement dirigé par Alexander Neef a assuré avoir, «depuis deux ans, accordé des mesures substantielles pour améliorer l’organisation du temps de travail et les salaires des danseurs» et avoir «fait des propositions complémentaires ces dernières semaines» se targuant de réelles «avancées». Elle souligne avoir «mis sur la table» tout ce à quoi elle pouvait s’«engager cette année» et maintient qu’elle ne peut «aller plus loin».

«Dans le contexte où on n’a pas de gouvernement, on ne peut s’engager plus, compte tenu des contraintes de l’Opéra et de ce que nous devons aussi pouvoir prévoir pour les autres catégories de salariés», justifie la direction de Garnier et Bastille. Toutefois, «la porte reste ouverte pour discuter de la façon de sortir de cette crise et de continuer à améliorer la situation des danseurs dès les prochaines années, comme nous le faisons depuis deux ans», tempère-t-elle en conclusion. Dimanche, le syndicat avait indiqué que les négociations étaient toujours au point mort.