Dans l’absolu, 20 ans, ça reste jeune. Mais, lorsqu’il s’agit de l’âge d’une compagnie, a fortiori de cirque, donc axée sur la prouesse athlétique, le compte rond pourrait peser. Que nenni. XY virevolte comme jamais, l’histoire commencée à Lille, précisément au Centre régional des arts du cirque (Crac) de Lomme, continuant de s’écrire depuis ce jour de 2005 où deux enseignants décidèrent d’unir leur destin créatif à des élèves.
Mieux même, au sein d’un groupe qui entre-temps n’a cessé de croître, cinq des six membres d’origine sont encore de la partie. Parmi lesquels Airelle Caen, qui plante ainsi le décor de créations qui, justement, ont la singularité de ne pas en avoir (de décor) : «Nous y allions au début à tâtons. Mais, en se retournant aujourd’hui, nous avons le sentiment d’avoir parcouru mine de rien un sacré bout de chemin, notre évolution ressemblant peut-être en définitive à celle d’une cellule vivante : une structure moléculaire donnant un embryon qui va apprendre, tester. Puis, ado, s’exprime de manière sans doute plus fougueuse, avant d’atteindre une forme de maturité que désormais traduiraient une approche parfois moins démonstrative et un désir d’ouverture visant notamment à se confronter à d’autres univers que le nôtre.»
Joignant le geste à la parole, XY a donné naissance le 14 mai, à Valenciennes (Nord), à son sixième spectacle, appelé à tourner de longs mois, voire années.