Les Oiseaux de trottoir se définissent comme un «orchestre chansonnier à géométrie libre et à vocation voyageuse», et c’est bien résumé. Depuis cinq ans, ces drôles d’oiseaux, dont les effectifs varient en fonction des saisons ou des itinéraires, sillonnent les routes à bicyclette ou en tandem. A chaque tournée, l’aventure se renouvelle : «oizos» et «oizelles» débarquent sur leurs deux-roues dans un village, investissent la place du marché ou bien s’installent dans la salle des fêtes, une ferme ou le château du coin. Où qu’ils nichent, tous s’en donnent à cœur joie entre compos persos, chants engagés et reprises revisitées. Quelques concerts plus tard, ce petit peuple migrateur remballe ses instruments puis pédale jusqu’à la prochaine étape. Inévitable entorse à leur démarche écolo, un véhicule accompagne les musiciennes et musiciens pour transporter leur matériel.
Jusqu’à la mi-août, les Oiseaux de trottoir virevoltent autour de l’Aubrac et de la vallée du Lot. Tandis qu’ils battent la mesure, pieds nus sur les pavés, des gamins se mettent à se dandiner, des mamies commencent à danser. Ce jeudi soir, au marché de pays de Saint-Chély, la place est pleine pour les écouter jouer, installés à la va-comme-je-te-pousse dans une bétaillère. Dans certains hameaux, leur concert compte davantage de musiciens que de spectateurs. Qu’importe, du moment que le chapeau se remplit : de pièces et de billets, mais aussi de fromages, de vins locaux, de fruits et légumes, d’invendus du m