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Libération
Théâtre et danse

Les spectacles à (re)voir pendant ces vacances scolaires : «16 moments de ma vie» d’Ingrid Caven, «Sans tambour» de Samuel Achache…

«Libé» vous guide dans les pièces ou spectacles de danse à voir, à Paris ou en régions. Avec aussi : «Elizabeth Costello» de Krzysztof Warlikowski d’après JM Coetzee et «A Folia», de Marco da Silva Ferreira.
(DR ; Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)
publié le 18 février 2025 à 11h05

Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des sorties de films, d’albums, de pièces et de spectacles, de séries et d’expositions. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez l’ensemble de nos sélections.


Enfants

R.O.B.I.N déboires au théâtre de la Villette

La pièce jeunesse de Maïa Sandoz, qui transpose le personnage médiéval du voleur au grand cœur dans un contexte contemporain politisé manichéen, ennuie par son didactisme outrageux. Lire notre critique.

R.O.B.I.N, de Maïa Sandoz. Avec Clémence Barbier, Maxime Coggio, Jeanne Godard, Anysia Mabe, Angie Mercier, Paul Moulin, Soulaymane Rkiba, Aurélie Vérillon. Au théâtre de la Villette à Paris jusqu’au 2 mars

Récital

«16 Moments de ma vie» d’Ingrid Caven aux Bouffes du Nord

Poussée par Albert Serra, la chanteuse et actrice prochainement aux Bouffes du Nord à Paris, sort un nouvel album empreint de gravité qui explore des étapes marquantes de sa vie, elle qui, «née dans le chaos» de la guerre en Allemagne, s’en est extraite grâce à l’art.

Aux Bouffes du Nord à Paris le 22 février

Théâtre

«Doreen» de David Geselson, autour de Lettres à D, histoire d’un amour d’André Gorz

Après avoir créé la pièce devenue mythique en 2016, Laure Mathis et David Geselson s’arrêtent au théâtre de Vidy, en Suisse, où ils plongent le spectateur au plus proche de l’intimité du philosophe Gorz et de sa femme, avant que le couple ne se suicide.

Au théâtre de Vidy, en Suisse, du 26 février au 2 mars

«L’Intruse» et «les Aveugles» de Maeterlinck et Tommy Milliot

C’est un spectacle double, qui commence et s’achève dans le silence et la pantomime : le visage tendu, yeux fermés et joues gonflées d’un vieillard ; les bouches grimaçantes de tout un chœur. La troupe de la Comédie-Française s’empare de deux pièces de l’écrivain belge. Une fiction d’épouvante réussie, pleine de tension dramatique. Lire notre critique.

Au théâtre du Vieux-Colombier Comédie-Française jusqu’au 2 mars.

«Neandertal», de David Geselson

Spectacle dense, foisonnant, saga intimiste aux péripéties internationales où se déploient une demi-douzaine de personnages, avec des mises en perspectives géopolitiques détonantes, au beau milieu d’une enquête drolatique et sérieuse sur la disparition de l’homme de Néandertal et de ce qu’il en reste dans l’ADN de l’Homo sapiens invasif d’aujourd’hui : la pièce de David Geselson virevolte à travers les défis scientifiques sans jamais nous égarer. Virtuose. Lire notre critique.

Au théâtre du Rond-Point jusqu’au 16 février.

«TAIRE», de Tamara Al Saadi

Certaines jeunes filles refusent de se nourrir à l’adolescence. Antigone, elle, revue et comprise par la metteuse en scène Tamara Al Saadi, manifeste son opposition par le silence comme l’indique le titre de la pièce en lettre majuscule, TAIRE. La pièce croise le parcours d’Eden (merveilleuse Chloé Monteiro), enfant placée à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui, à cause d’un règlement inique, est séparée de sa première famille d’accueil aimante, et du fameux personnage de Sophocle pour dire ce que l’on tait, faute d’y prêter attention : les attaques en France aux droits des enfants confiés à l’ASE. Notre critique.

Du 5 au 8 mars, au théâtre national de Nice, le 13 et 14 mars à Toulon, le 20 et 21 mars à Saint-Ouen, du 26 au 6 avril au TGP à Saint-Denis.

«Peau d’homme», de Léna Bréban

Bianca, jeune promise dans l’Italie de la Renaissance à un futur époux dont elle ne sait rien, revêt une peau d’homme, qui lui permet d’approcher en mâle son fiancé. Les deux «hommes» tombent amoureux. Malgré la joyeuse mutinerie de Laure Calamy, la comédie musicale adaptée de la belle BD d’Hubert & Zanzim tombe dans la caricature et le prêt-à-penser. Lire notre critique

D’après l’ouvrage d’Hubert & Zanzim (Editions Glénat). Adaptation et mise en scène Léna Bréban au théâtre du Montparnasse.

«To Like or Not» d’Emilie Anna Maillet

La metteuse en scène présente un «spectacle augmenté» sur l’adolescence et les masques qu’on porte et dont il faut bien se défaire durant cette intense période de la vie. D’abord sur Instagram, où les personnages Marilou, Jules-Elie, Alma… ont un compte que l’on peut suivre. Puis, dans le hall du théâtre, une heure avant la représentation, où une expérience de réalité virtuelle (VR) permet de prendre la place d’un des six personnages invités à une soirée chez Alma. Et sur la scène enfin, où nous les retrouvons tous, cette fois-ci incarnés par des comédiens, au lendemain de la soirée que nous venons de vivre. Lire notre reportage.

Du 26 au 29 mars au TNG de Lyon et le 8 avril au Théâtre Théo-Argence à Saint-Priest. A partir de 14 ans.

«Sans tambour», de Samuel Achache

Le metteur en scène balade en musique son chagrin d’amour, de saynètes en numéros de cabaret. Samuel Achache étreint pendant deux heures d’un spectacle fort aimable l’idée romantique, en la passant aux épreuves familières chez lui du pastiche et d’un détournement musical travaillé avec Florent Hubert. Lire notre critique lors d’un festival d’Avignon.

Au Théâtre des Bouffes du Nord, du 25 février au 9 mars.

«Le Soulier de satin» de Paul Claudel

Le patron de la Comédie-Française magnifie l’œuvre de Paul Claudel grâce à de grandes toiles peintes esquissant paysages marins et ciels picturaux, et aux costumes démesurés signés Christian Lacroix. C’est toute la force du travail d’Eric Ruf : donner à voir le spectacle de la pensée qui prend forme sur le plateau, une pensée incarnée à l’image des héros claudéliens qu’on pensait a priori éthérés, contenus dans une prose au lyrisme pénible. Tout le contraire ici.

Le Soulier de satin, de Paul Claudel. Scénographie et mise en scène d’Eric Ruf. Comédie-Française, Paris, jusqu’au 13 avril 2025.

«Quichotte» par Gwenaël Morin

Avec Jeanne Balibar dans le rôle du héros de Cervantes, Gwenaël Morin livre un spectacle gracieux et réussi dont la fragilité et l’imperfection font surgir toute la puissance d’une pièce au propos résonnant avec le contexte actuel.

Quichotte, m.s. et adaptation de Gwenaël Morin d’après le roman de Miguel de Cervantes, à Vidy en Suisse du 11 au 14 mars.

«Le Procès de Jeanne» de Judith Chemla et Yves Beaunesne

Adaptée des minutes du procès de Jeanne d’Arc, la pièce jouée par Judith Chemla met en lumière et en chants l’irréductibilité du destin de la guerrière et de sa condition de genre. Elle, enfermée sur une scène en polygone de bois, eux qui la dominent sur l’immense écran en fond de scène, pour un procès qui se joue désormais entre ces deux espaces, et deux temporalités. Sur qui ou quoi Jeanne peut-elle s’appuyer quand le texte appartient aux hommes d’en haut, et que sa partition lui impose de répondre d’en bas ? Lire notre critique

A Noisy-le-Grand le 4 mars, à l’Opéra de Vichy, le 8 mars, les 11 et 12 mars à la Roche-sur-Yon, à Caen le 19 et 20 mars, à Meudon le 25 maprs, à Compiègne le 27 mai

«Article 353 du code pénal», de Tanguy Viel et Emmanuel Noblet

Après le succès de son adaptation de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet met en scène un roman de Tanguy Viel qui relate le jugement d’une affaire d’escroquerie. Une fable politique sur fond de lutte des classes aux accents mystiques.

Article 353 du code pénal, à Limoges le 20 et 21 février, à Vannes le 21 mars, en itinérance à la comédie de Valence du 27 mars au 17 avril, à Foix le 29 avril et à Troyes le 23 mai

«Juste la fin du monde» et «Il ne m’est jamais rien arrivé», de Jean-Luc Lagarce

Vincent Dedienne, habitué à puiser dans sa double culture du one-man show et du théâtre, interprète deux textes de Jean-Luc Lagarce, trente ans après la mort du dramaturge.

Puis en tournée à Cébazat, Blois, Lyon, Périgueux…

Seul en scène

Nora Hamzawi

Dans un seule en scène angoissé, garanti sans tartines de développement personnel, l’humoriste se répand encore brillamment en névroses et observations cinglantes. Signer ici le seule en scène le plus diablement bien écrit qu’on ait vu depuis des lustres lui donne tous les droits de nous tenir la jambe. Retrouver notre critique.

Au Touquet le 8 mars, au Mans, le 14 mars, à Nantes le 22 mars, à Belfort le 27 mars, à Bourg-les-Valence le 3 avril, à Annecy le 4 avril, à Grenoble le 5 avril, à Douai le 14 mai, à Arras le 24 mai, au Théâtre Sénart à Lieusaint le 27 et 28 mai, à Lille le 30 mai, à Nice le 13 juin, à Limoges le 19 juin, à Aix-en-Provence le 8 octobre, à Caen le 18 octobre, à Ottinie-le-Spot le 12 décembre

«Renaissance», de Mustapha El Atrassi

De retour après des adieux à la scène écourtés, l’humoriste passe son public au gril d’un nouveau spectacle en partie improvisé, chaleureusement destructeur.

Renaissance, de Mustapha El Atrassi, à l’Européen (75017) jusqu’au 30 avril.

Danse

«Infamous Offspring», de Wim Vandekeybus

Le Flamand, ambassadeur d’une danse-théâtre survoltée, livre une relecture de l’Olympe entre chorégraphie vertigineuse et esthétique Game of Thrones. Pendant deux heures (respect infini aux danseurs qu’on applaudissait pour leur première représentation à la scène nationale de Cergy-Pontoise), sa danse fait merveille sur le canevas de l’Olympe en faisant bondir et courir comme dans des jeux vidéo de kung-fu les nombreux enfants de Zeus et d’Héra, bâtards maltraités, rejetons aux superpouvoirs légendaires. Notre critique.

Le 4 mars aux Salins-scène nationale de Martigues, du 25 au 28 juin à la Villette (Paris).

«A Folia», de Marco da Silva Ferreira

Ancien nageur formé à la kinésithérapie, ex-champion de la version portugaise de So You Think You Can Dance, le chorégraphe passionne toujours plus avec ses mix baroques et son goût pour les danses de club contestataires. Il présente en France deux spectacles, A Folia et CARCASS. Là où ses comparses privilégient souvent une approche documentaire des danses sociales, important sur scène des pratiques underground pour montrer l’étendue de leur vocabulaire ou évoquer leur ancrage sociopolitique, lui en fait plutôt le subconscient de fantaisies pétaradantes à fort capital fictionnel, poussant l’art du mix temporel et géographique dans des dimensions baroques. Lire notre portrait.

A Folia, les 21 et 22 février à Lisbonne, du 21 au 23 mars à l’Opéra national de Lorraine à Nancy. CARCASS, de février à avril à Villars-sur-Glâne, Brest, Le Mans, Caen, Quimper, Angers, Clermont-Ferrand, Nîmes, Sète, Pau…

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