Menu
Libération
Théâtre et danse

Les spectacles à voir en ce moment : «Absalon» de Faulkner, le cerveau de Maurice Ravel et «Et j’en suis là de mes rêveries» de Maurin Ollès d’après Alain Guiraudie

«Libé» vous guide dans les pièces ou spectacles de danse à voir, à Paris ou en régions. Avec aussi : «Anatomie d’un suicide» par Christophe Rauck et «Vaisseau familles» du Collectif Marthe.
publié le 8 avril 2025 à 12h42
(mis à jour le 8 avril 2025 à 12h42)

Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu (ou pas) dans l’actualité des spectacles de danse, cirque ou théâtre. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez l’ensemble de nos sélections.

Théâtre

«Et j’en suis là de mes rêveries » de Maurin Ollès d’après Rabalaïre d’Alain Guiraudie

Dans une adaptation très épurée de «Rabalaïre», roman-fleuve d’Alain Guiraudie, Maurin Ollès se sert de la puissance imaginative pour faire tout voir au public avec presque rien.

«Et j’en suis là de mes rêveries», adaptation et mis en scène de Maurin Ollès d’après «Rabalaïre» d’Alain Guiraudie jusqu’au 11 avril au théâtre de la Bastille (75011) puis aux Célestins à Lyon (69002) du 6 au 17 mai.

Les Messagères d’après Antigone de Sophocle

Faisant appel à neuf jeunes Afghanes ayant fui leur pays, Jean Bellorini livre une relecture puissante et distanciée de la tragédie de Sophocle. Il faut dire que l’histoire en dehors du spectacle est aussi écrasante de beauté et de douleur que la pièce de Sophocle: en août 2021, alors que les talibans ont rallié Kaboul, artistes et intellectuels tentent de fuir par tous les moyens. A Lyon, Joris Mathieu et Jean Bellorini, les directeurs du Théâtre Nouvelle Génération et Théâtre national populaire, s’engagent à accueillir de jeunes comédiennes : l’Afghan Girls Theater Group. Lire notre critique.

Avec l’Afghan Girls Theater Group. Jusqu’au 13 avril aux Bouffes du Nord (75010).

«Absalon Absalon» de Séverine Chavrier, d’après Faulkner

C’est l’un des très grands spectacles du dernier festival d’Avignon. Dans son adaptation très libre mais très proche du livre, Séverine Chavrier déborde le roman monstrueusement américain de William Faulkner grâce à une mise en scène où le spectateur réajuste sans cesse son regard. Retrouvez notre critique lors du festival cet été.

Jusqu’au 11 avril à l’Odéon, Paris VIe. Durée : 5 heures.


Dans la tête de Maurice Ravel de Julien Fisera et Vladislav Galard

Subtile réflexion sur la mémoire et , la pièce musicale de Julien Fisera retrace avec poésie la lutte du compositeur contre une maladie neurodégénérative jusqu’à sa mort en 1937. Vladislav Galard joue, avec sa précision et douceur habituelles, un Ravel magnifique. Lire notre critique.

«Dans le cerveau de Maurice Ravel», mise en scène Julien Fisera, écriture du texte Julien Fisera et Vladislav Galard, écriture musicale Anthony Laguerre. Jusqu’au 10 avril au théâtre Silvia-Monfort, (75015). Puis le 13 mai au théâtre des Quatre Saisons, Gradignan.


«Anatomie d’un suicide» par Christophe Rauck

Avec un texte incisif et des interprètes tous et toutes bluffants, la pièce d’Alice Birch, qui aborde l’histoire traumatique de trois femmes d’une même famille, dégage une force prodigieuse dans la mise en scène inspirée de Christophe Rauck. Notre critique à lire ici.

Anatomie d’un suicide d’Alice Birch, mise en scène Christophe Rauck, au théâtre des Amandiers de Nanterre, jusqu’au 19 avril. Du 15 au 23 mai au Théâtre national populaire de Villeurbanne.

« Vaisseau familles » du Collectif Marthe

Les quatre comédiennes du Collectif racontent, références socio à l’appui, une histoire féministe de la famille en permanente recomposition. D’une saynète à l’autre, elles filent du Moyen Age, où l’on fait famille bien plus largement qu’aujourd’hui, à la famille bourgeoise et paranoïaque du XIXe siècle, toute encodée du patriarcat napoléonien. Des années 1990 (dont le signe distinctif restera donc le-père-avec-son-camescope-à-la-main filmant un rêve de famille) à l’ambigu aujourd’hui : explosion de la famille hétéro-nucléaire, backlash trumpiste compris. C’est plaisant, vif, joyeux même si on ne retrouve pas toute l’inventivité formelle à laquelle les Marthe nous avaient habitués.

Vaisseau familles, de et avec Clara Bonnet, Marie-Ange Gagnaux, Aurélia Lüscher et Itto Mehdaoui, jusqu’au 10 avril au théâtre de la Bastille (75011).


«Bérénice» de Jean Racine et Guy Cassiers

Le metteur en scène revisite le classique de Racine au Vieux-Colombier et, contrairement à Romeo Castellucci quelques mois plus tôt au Théâtre de Paris, le Flamand se focalise sur les deux personnages masculins de la tragédie. Notre critique.

A la Comédie-Française, Vieux-Colombier jusqu’au 11 mai. Puis en tournée : 14-15 mai à la Maison des arts de Créteil ; le 20 mai à L’Onde Théâtre, Centre d’art Vélizy-Villacoublay. Autres dates à venir en 2025-2026.


«L’Amante anglaise» de Marguerite Duras et Emilie Charriot

Certaines pièces se passent de tout sauf des acteurs. C’est le cas de l’Amante anglaise de Marguerite Duras, créée pour et avec Madeleine Renaud en 1968, et jouée, ce printemps, dans une mise en scène de la comédienne franco-suisse quadragénaire Emilie Charriot avec, ô bonheur absolu, trois géants du théâtre public : Nicolas Bouchaud, Laurent Poitrenaux et Dominique Reymond. Ils n’avaient jamais participé à un même spectacle. Lire leur interview ici.

L’Amante anglaise de Marguerite Duras, mise en scène Emilie Charriot, du 21 mars au 13 avril au théâtre de l’Odéon-Ateliers Berthier (75017).


«Subjectif Lune», compagnie les Maladroits

Pour sa nouvelle création, la compagnie mêle théâtre d’objets et vidéo pour récréer une conquête de l’espace mâtinée de théories complotistes dans l’air vicié du temps. Notre critique.

Du 9 au 13 avril à Genève, 16 au 18 mai au théâtre Silvia-Monfort à Paris (75015), dans le cadre de la Biennale internationale des arts de la marionnette…

«L’Hôtel du libre-échange» de Georges Feydeau, par Stanislas Nordey

Stanislas Nordey met en scène l’Hôtel du Libre-Echange à la MC2 de Grenoble, avant une longue tournée. Entre technicité affolante et volonté de produire un grand spectacle, le vaudeville devient un manifeste face aux coupes budgétaires qui visent le spectacle vivant. Lire notre reportage sur les répétitions.

L’Hôtel du libre-échange de Georges Feydeau, mise en scène de Stanislas Nordey, du 3 au 11 avril au Théâtre de la Cité à Toulouse, du 6 mai au 13 juin à l’Odéon à Paris…

«La Conférence des oiseaux» de Petr Forman

Le spectacle de Petr Forman, adaptation d’un poème persan du XIIe siècle, est une fable charmante et intemporelle sur la manière d’échapper à la tyrannie, qui résonne particulièrement avec notre actualité affolante. Retrouvez notre critique.

La Conférence des oiseaux de Petr Forman d’après le poème de Fardi al-Din Attar du 8 au 16 avril à Caen, du 26 avril au 4 mai à Bourges, 15 au 21 mai à Alès.


«Encore une journée divine» d’Emmanuel Noblet

François Cluzet remonte sur scène après vingt-cinq ans pour jouer avec justesse un patient interné en unité psychiatrique, dans l’adaptation d’un roman de Denis Michelis, mise en scène par Emmanuel Noblet. Lire notre critique.

Encore une journée divine, les Bouffes parisiens, à Paris, jusqu’au 18 avril.


«Article 353 du code pénal» de Tanguy Viel et Emmanuel Noblet

Après le succès de son adaptation de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet met en scène un roman de Tanguy Viel qui relate le jugement d’une affaire d’escroquerie. Une fable politique sur fond de lutte des classes aux accents mystiques.

Article 353 du code pénal, en itinérance à la comédie de Valence du 27 mars au 17 avril, à Foix le 29 avril et à Troyes le 23 mai.

Chaque jour, retrouvez les choix du service Culture de Libé : expositions le lundi, théâtre, danse et opéra le mardi, sorties ciné le mercredi, livres le jeudi, musique le vendredi, séries le dimanche… et le Top 10 de la semaine le samedi. Tout ce qui nous a plu (et parfois déplu) dans l’actualité de la culture.