Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu (ou pas) dans l’actualité des spectacles de danse, cirque ou théâtre. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez l’ensemble de nos sélections.
Théâtre
«Absalon Absalon» de Séverine Chavrier, d’après Faulkner
C’est l’un des très grands spectacles du dernier festival d’Avignon. Dans son adaptation très libre mais très proche du livre, Séverine Chavrier déborde le roman monstrueusement américain de William Faulkner grâce à une mise en scène où le spectateur réajuste sans cesse son regard. Retrouvez notre critique lors du festival cet été.
Jusqu’au 11 avril à l’Odéon, Paris VIe. Durée : 5 heures.
«Transformé», de Fanny de Chaillé et Sarah Murcia
Dans cette réinterprétation ingénieuse de l’album Transformer, plus grand succès du chanteur Lou Reed, Fanny de Chaillé et Sarah Murcia bousculent une icône de la contre-culture… et certains fans. Pourtant cette relecture, c’est bien de la musique, et pas seulement : c’est du théâtre aussi, de l’histoire, de l’art conceptuel, de la critique. Notre critique.
Le 2 avril au Théâtre public de Montreuil dans le cadre de Banlieues bleues.
«Pistes…» de Penda Diouf
De son enfance isolée de petite fille noire en France à la tragédie du génocide des Héréro et des Nama de Namibie, l’autrice et désormais metteuse en scène parvient avec fluidité à multiplier les chemins pour dire les corps noirs. Notre critique.
Le 3 avril au centre d’animation de Beaulieu, à Poitiers.
«Bérénice» de Jean Racine et Guy Cassiers
Le metteur en scène revisite le classique de Racine au Vieux-Colombier et, contrairement à Romeo Castellucci quelques mois plus tôt au Théâtre de Paris, le Flamand se focalise sur les deux personnages masculins de la tragédie. Notre critique.
A la Comédie-Française, Vieux-Colombier jusqu’au 11 mai. Puis en tournée : 14-15 mai à la Maison des arts de Créteil ; le 20 mai à L’Onde Théâtre, Centre d’art Vélizy-Villacoublay. Autres dates à venir en 2025-2026.
«Thérèse et Isabelle» de Violette Leduc et Marie Fortuit
Le troisième spectacle mis en scène par Marie Fortuit adapte le livre longtemps censuré de Violette Leduc sur l’idylle entre deux adolescentes. Malgré le risque d’illustration et de redondance, le spectacle donne une grande envie de le lire ou le relire. Notre critique.
Jusqu’au 8 avril au théâtre de la Ville à Paris.
«L’Amante anglaise» de Marguerite Duras et Emilie Charriot
Certaines pièces se passent de tout sauf des acteurs. C’est le cas de l’Amante anglaise de Marguerite Duras, créée pour et avec Madeleine Renaud en 1968, et jouée, ce printemps, dans une mise en scène de la comédienne franco-suisse quadragénaire Emilie Charriot avec, ô bonheur absolu, trois géants du théâtre public : Nicolas Bouchaud, Laurent Poitrenaux et Dominique Reymond. Ils n’avaient jamais participé à un même spectacle. Lire leur interview ici.
L’Amante anglaise de Marguerite Duras, mise en scène Emilie Charriot, du 21 mars au 13 avril au théâtre de l’Odéon-Ateliers Berthier (75017).
«Anatomie d’un suicide» par Christophe Rauck
Avec un texte incisif et des interprètes tous et toutes bluffants, la pièce d’Alice Birch, qui aborde l’histoire traumatique de trois femmes d’une même famille, dégage une force prodigieuse dans la mise en scène inspirée de Christophe Rauck. Notre critique à lire ici.
Anatomie d’un suicide d’Alice Birch, mise en scène Christophe Rauck, au théâtre des Amandiers de Nanterre, jusqu’au 19 avril. Du 15 au 23 mai au Théâtre national populaire de Villeurbanne.
«Subjectif Lune», compagnie les Maladroits
Pour sa nouvelle création, la compagnie mêle théâtre d’objets et vidéo pour récréer une conquête de l’espace mâtinée de théories complotistes dans l’air vicié du temps. Notre critique.
Du 9 au 13 avril à Genève, 16 au 18 mai au théâtre Silvia-Monfort à Paris (75015), dans le cadre de la Biennale internationale des arts de la marionnette…
«Golem» d’Amos Gitaï
Convoquant la créature légendaire protectrice du peuple juif, le cinéaste signe une superproduction théâtrale portée par une composition musicale live très réussie, malgré quelques accès de grandiloquence. Lire notre critique.
Golem, texte et mise en scène d’Amos Gitaï, au théâtre de la Colline, à Paris jusqu’au 3 avril.
«L’Hôtel du libre-échange» de Georges Feydeau, par Stanislas Nordey
Stanislas Nordey met en scène l’Hôtel du Libre-Echange à la MC2 de Grenoble, avant une longue tournée. Entre technicité affolante et volonté de produire un grand spectacle, le vaudeville devient un manifeste face aux coupes budgétaires qui visent le spectacle vivant. Lire notre reportage sur les répétitions.
L’Hôtel du libre-échange de Georges Feydeau, mise en scène de Stanislas Nordey, du 3 au 11 avril au Théâtre de la Cité à Toulouse, du 6 mais au 13 juin à l’Odéon à Paris…
«La Conférence des oiseaux» de Petr Forman
Le spectacle de Petr Forman, adaptation d’un poème persan du XIIe siècle, est une fable charmante et intemporelle sur la manière d’échapper à la tyrannie, qui résonne particulièrement avec notre actualité affolante. Retrouvez notre critique.
La Conférence des oiseaux de Petr Forman d’après le poème de Fardi al-Din Attar du 8 au 16 avril à Caen, du 26 avril au 4 mai à Bourges, 15 au 21 mai à Alès.
Festival les Inaccoutumés
Il rempile pour la 4e édition à la Ménagerie de Verre : dix spectacles de danse et performances, souvent émergents. Tsirihaka Harrivel, qui collabore avec Vimala Pons, et relie dans Cruel trop tard le cirque, le music-hall et les arts performatifs ; Xavier Le Roy, artiste mais aussi docteur en biologie moléculaire, qui étudie la figure du monstre sous toutes les coutures dans Monstres de circonstances ; ou la chorégraphe Zoé Lakhnati qui a collaboré avec Mette Ingvartsen, Mathilde Monnier, Leïla Ka ou Némo Flouret avec son spectacle This is la mort.
Du 6 mars au 5 avril à la Ménagerie de verre. Le programme est ici.
«Encore une journée divine» d’Emmanuel Noblet
François Cluzet remonte sur scène après vingt-cinq ans pour jouer avec justesse un patient interné en unité psychiatrique, dans l’adaptation d’un roman de Denis Michelis, mise en scène par Emmanuel Noblet. Lire notre critique.
Encore une journée divine, les Bouffes parisiens, à Paris, jusqu’au 18 avril.
«Trahisons» de Harold Pinter et Tatiana Vialle
En 1978, le Britannique Harold Pinter publie Trahisons. Quatre ans plus tard, la pièce est créée en France, où, depuis, elle revient régulièrement à l’affiche. Comme en ce début d’année, dans une mise en scène de Tatiana Vialle, qui, au théâtre de l’Œuvre, dirige son fils, Swann Arlaud, entouré de Marie Kauffmann et de Marc Arnaud. La pièce rejoue le micmac d’un triangle amoureux en commençant par la fin. Lire notre critique.
Trahisons de Harold Pinter, mise en scène de Tatiana Vialle, Théâtre de l’Œuvre, à Paris. Jusqu’au 30 mars.
«Article 353 du code pénal» de Tanguy Viel et Emmanuel Noblet
Après le succès de son adaptation de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet met en scène un roman de Tanguy Viel qui relate le jugement d’une affaire d’escroquerie. Une fable politique sur fond de lutte des classes aux accents mystiques.
Article 353 du code pénal, en itinérance à la comédie de Valence du 27 mars au 17 avril, à Foix le 29 avril et à Troyes le 23 mai.
Danse
«Coup fatal» et «Out of Context. For Pina» d’Alain Platel
Deux spectacles permettent de retrouver le grand chorégraphe, officiellement à la retraite. Coup fatal est un spectacle-monde, explosion chorégraphique qui précipitait l’opéra baroque dans un concert congolais. Dix ans après sa création, la pièce a valeur de manifeste esthétique et politique, redoublé par une autre reprise, l’extraordinaire Out of Context. For Pina, où une communauté d’artistes de tous horizons débarquait sur le plateau le corps enveloppé de couvertures… de survie ? on était en 2010. Lire notre interview d’Alain Platel.
Coup fatal, de Fabrizio Cassol, Alain Platel et Rodriguez Vangama. Du 28 mars au 5 avril au Théâtre du Rond-Point, Paris. Out of Context. For Pina. Du 7 au 9 avril au Cent4 de Paris.
Seul en scène
«Chauv·e» de Blanket La Goulue
La mission de Blanket la Goulue, créature non-binaire issue de la prolifique scène drag bruxelloise, est précise et écrite en toutes lettres sur son profil Instagram : «Déconstruire ce que Sardou a mis une carrière à bâtir.» A Bruxelles, l’artiste drag offre un stand-up musical engagé, riche en résistance contre le patriarcat mais aussi en autodérision tendre.
Chauv·e de Blanket La Goulue, à l’Os à Moelle (Bruxelles) du 3 au 7 avril 2026 au Théâtre Varia (Ixelles, Belgique) en collaboration avec le Théâtre de la Balsamine.
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