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Théâtre et danse

Les spectacles à voir en ce moment : «Romancero queer» de Virginie Despentes, «Molière et ses masques» par Simon Falguière

«Libé» vous guide dans les pièces ou spectacles de danse à voir, à Paris ou en régions. A voir aussi : «Encore, plus, partout, tout le temps» de l’Avantage du doute et «Makbeth» du Munstrum Théâtre.
«Romancero queer» de Virginie Despentes et «Molière et ses masques» de Simon Falguières. (Teresa Suarez et Xavier Tesson)
publié le 3 juin 2025 à 6h52

Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu (ou pas) dans l’actualité des spectacles de danse, cirque ou théâtre. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez l’ensemble de nos sélections.

Opéra

Festival d’Athènes et d’Epidaure : «Turandot» de Puccini

Placé sous la baguette vigoureuse de Pier Giorgio Morandi, l’orchestre de l’opéra d’Athènes sonne souple et percutant dans son interprétation du chef-d’œuvre de Puccini. Les chœurs y sont vibrants et les chanteurs principaux de classe internationale.

Turandot, opéra de Giacomo Puccini mis en scène par Andrei Serban jusqu’au 8 juin au festival d’Athènes et d’Epidaure. www.aefestival.gr

Théâtre

«La guerre n’a pas un visage de femme» de Julie Deliquet

Les viols, les combats, puis l’invisibilisation dans l’histoire officielle… Les engagées volontaires soviétiques de la Seconde Guerre mondiale sortent de l’ombre au Printemps des comédiens à Montpellier, dans une mise en scène de Julie Deliquet où les non-dits deviennent criants. Un spectacle vibrant qui résonne avec l’actualité ukrainienne.

La Guerre n’a pas un visage de femme, adaptation du livre de Svetlana Alexievitch, mise en scène de Julie Deliquet, du 24 septembre au 17 octobre, Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis ; puis en tournée en 2026 à Nice, Grenoble, Lyon…

«Romancero queer» de Virginie Despentes

Portée par la vitalité de sa troupe, la première pièce écrite seule par l’autrice reprend habilement les codes de la bonne vieille dramaturgie pour en souligner les travers.

Romancero queer de Virginie Despentes, jusqu’au 29 juin au théâtre de la Colline, à Paris.

«Molière et ses masques», le tour de farce de Simon Falguières

Créée au Moulin de l’Hydre, ancienne filature normande reconvertie en lieu de résidence théâtrale, repris au Printemps des comédiens, la dernière création de Simon Falguières propose un détour prometteur par la comédie.

«Molière et ses masques» du 3 au 8 juin au Domaine d’O à Montpellier, puis à la Villette le 25 juin.

«Portrait de famille, une histoire des Atrides», de Jean-François Sivadier

Voici un spectacle d’une monstrueuse ambition, qui entend tout montrer de cette grande famille des Atrides en faisant feu de tout bois, depuis le théâtre antique jusqu’au feuilleton contemporain, en passant par la fable politique shakespearienne, le vaudeville, la tragédie classique, la comédie horrifique et le cabaret. Une quinzaine de comédiens tous issus d’une même promo du Conservatoire national de Paris alternent avec fougue entre les différents registres de ces Atrides réécrites avec brio. Lire notre critique lors de sa création.

Du 19 au 29 juin, au Théâtre du Rond-Point à Paris. Durée 3 h 50 dont 20 minutes d’entracte.

«Hécube, pas Hécube» de Tiago Rodrigues

Entre drame familial et scandale d’Etat, Tiago Rodrigues livre une variation d’Euripide servie par les acteurs virtuoses de la Comédie-Française qui n’échappe pourtant pas à une pédagogie trop appuyée. Retrouver notre critique lors de sa présentation au festival d’Avignon.

Du 28 mai au 21 juillet à la Comédie-Française à Paris.

«Schwanengesang D744» de Romeo Castellucci

Le metteur en scène italien reprend à la MC93 Schwanengesang D744, son adaptation du Chant du cygne de Wagner, avec toujours la soprano Kerstin Avemo, le pianiste Alain Franco et la comédienne Valérie Dréville. Entre chant sublime et insultes dérangeantes. Relire notre critique, lors de sa présentation il y a déjà onze ans…

Du 4 au 8 juin 2025 à la MC93, à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

«Makbeth» du Munstrum Théâtre

La nouvelle création de Louis Arene et Lionel Lingelser s’attaque cette fois à Shakespeare… mais revu à la sauce du Munstrum, ses masques et son univers post-apocalypique. Notre portrait des deux fondateurs de la troupe.

Makbeth, d’après Shakespeare, par le Munstrum Théâtre. Du 10 au 13 juin au Théâtre du Nord à Lille. Puis à partir de d’octobre : Malakoff, Bruxelles, Paris, Théâtre du Rond-Point du 20 novembre au 13 décembre.

«Encore, plus, partout, tout le temps» de l’Avantage du doute

Au départ, il y a donc un homme (formidable Claire Dumas) énergiquement macho, qui alpague le public tandis qu’on s’installe. Sa voix doublée, masculine mais accompagnée d’un écho féminin, son justaucorps qui souligne sa taille mais également son sexe distille un doute sur son genre… Avec Encore, plus, partout, tout le temps, le collectif parle domination masculine et catastrophe écologique. Mais déçoit par son usage des stéréotypes. Lire notre critique à sa création.

Encore, plus, partout, tout le temps, de l’Avantage du doute, à la Maison des Métallos (Paris), jusqu’au 14 juin.

«La Tendresse» de Julie Berès

Des hommes interrogent leur masculinité. Pour qui est déjà éveillé à ces questions, le propos est sans doute mince, pourtant le spectacle interpelle, et – effet passionnant –, cela se joue dans le rapport entre les corps sur scène et les corps dans la salle. C’est que les huit actrices et acteurs sont excellents, et même davantage : ils sont profondément désirables.

La Tendresse de Julie Berès, jusqu’au 15 juin aux Bouffes parisiens.

«Les Bijoux de pacotille», mis en scène par Pauline Bureau

Céline Milliat-Baumgartner se raconte à travers la mort prématurée de ses parents.

Les 11 et 12 juin à Saint-Gély-du-Fesc

«Portrait de Ludmilla en Nina Simone» de David Lescot

Une immense star telle Nina Simone est-elle plus subversive en 2025 que dans les années 1960 ? Que se passerait-il si elle revenait aujourd’hui pour arpenter la scène comme elle l’a fait à Harlem (New York) en 1969 lors d’un concert en plein air, en reprenant les mots du poète David Nelson : «Etes-vous prêts, les Noirs ? Vous êtes prêts à faire ce qu’il faut ? Vous êtes prêts à tuer s’il le faut ? Vous êtes prêts à démolir le monde blanc ? A incendier les bâtiments ? Vous êtes prêts à construire un monde noir ?» Huit ans après sa création, ce double portrait d’une icône et de son interprète n’en finit pas de s’enrichir de nouvelles strates, nouvelles résonances. Lire notre reportage lors de sa tournée en Louisiane.

En tournée en France : le 28 juin au festival Confluences à la Garde (Var) , les 16 et 17 octobre à Vélizy (Yvelines), le 21 novembre à Vigny, le 6 décembre à Vétheuil, le 13 ou le 20 février 2026 à Champagne-sur-Oise, le 27 mars à Vauréal, le 28 mars à Ezanville (Val-d’Oise), les 8 et 9 avril à Quimper.

«L’Hôtel du libre-échange» de Feydeau et Stanislas Nordey

Le metteur en scène adapte avec malice la pièce antibourgeoise de Feydeau, au langage cru, qui dépeint la nuit rocambolesque de deux amants. Entre technicité affolante et volonté de produire un grand spectacle, Stanislas Nordey a voulu que le vaudeville devienne un manifeste face aux coupes budgétaires qui visent le spectacle vivant. Lire notre critique du spectacle.

L’Hôtel du libre-échange de Georges Feydeau. Mise en scène par Stanislas Nordey. Au Théâtre de l’Odéon à Paris jusqu’au 13 juin et en tournée.

«Le Beau Monde» de l’Ecole parallèle imaginaire

Que restera-t-il de notre monde dans celui d’après, quand tout ce qui fait notre civilisation aura disparu ? Dans un futur lointain, des «rituels de mémoire» se tiennent tous les soixante ans pour étudier les fragments du passé et transmettre ainsi les dernières traces d’une société éteinte. Ni critique acerbe ni ode nostalgique à notre temps, la pièce est un regard tendre et vigilant sur ce que nous sommes. Lire notre critique.

Le Beau Monde d’Arthur Amard, Rémi Fortin, Simon Gauchet et Blanche Ripoche (l‘Ecole parallèle imaginaire). Du 4 au 7 juin au Quai à Angers, le 28 juin à Rothau (festival les Scènes sauvages).

«Journée de noces chez les Cromagnons» de Wajdi Mouawad

Le metteur en scène présente une de ses toutes premières pièces. Il revisite le jeune homme qu’il était alors et le huis clos d’un foyer sous les bombes au Liban. Lire notre critique.

Jusqu’au 22 juin au théâtre de la Colline, à Paris.

«Une Mouette» d’après Tchekhov d’Elsa Granat

A la Comédie-Française jusqu’au 15 juillet, Elsa Granat explose le classique fataliste d’Anton Tchekhov, y injectant justesse et compassion dans une mise en scène puissante.

Une mouette. Mise en scène Elsa Granat d’après Tchekhov. Avec Marina Hands, Loïc Corbery, Julie Sicard, Bakary Sangaré, Adeline d’Hermy, Julien Frison… A la Comédie-Française, à Paris, jusqu’au 15 juillet.

«Sinistre et Festive» de Jonathan Capdevielle et Jean-Luc Verna

Sinistre, créature drama queen interprétée par Jean-Luc Verna, et Festive, Jonathan Capdevielle en perruque blonde et robe panthère, entremêlent jeu et chant pour mettre en scène l’élégance du désespoir. Notre critique.

Jusqu’au 8 juin au théâtre de l’Atelier, à Paris.

«An Irish story» de Kelly Rivière

Sautant d’une langue et d’une époque à l’autre, la comédienne franco-irlandaise manie l’humour et le suspense pour raconter sa quête d’un aïeul évaporé dont l’absence l’obsède depuis l’adolescence. Notre critique de la pièce, lors de son passage dans le Off d’Avignon.

Jusqu’au 23 juin 2025 à la Scala Paris.

Chaque jour, retrouvez les choix du service Culture de Libé. Expos le lundi, théâtre, danse et opéra le mardi, sorties ciné le mercredi, livres le jeudi, musique le vendredi, séries le dimanche… Et le samedi, c’est le Top 10 de la semaine. Tout ce qui nous a plu (et parfois déplu) dans l’actualité de la culture.