Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des sorties de films, d’albums, de pièces et de spectacles, de séries et de livres. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues.
Sur tes traces de Gurshad Shaheman et Dany Boudreault
Amis et artistes, Gurshad Shaheman et Dany Boudreault se sont lancés dans une double quête, chacun revenant sur les lieux de la vie de l’autre, de l’Iran au Canada. Deux récits auxquels le spectateur a accès à travers un casque audio.
Sur tes traces, de Gurshad Shaheman et Dany Boudreault, jusqu’au 4 octobre au théâtre de la Bastille. Dans le cadre du Festival d’Automne. Puis en tournée.
L’Avare au carré
A la Comédie-Française et au théâtre de la Tempête, deux mises en scène de la pièce de Molière se jouent à Paris. Version luxe et bourgeoisie dans l’institution, version Emmaüs foutraque et décroissante dans la salle du bois de Vincennes. La plus délirante n’est pas celle qu’on croit. A la Tempête, les spectateurs sont invités à apporter textiles, papiers, poudres, récipients… aussitôt triés et récupérés par les acteurs en slip pour se costumer, faire la musique, accessoiriser le décor, bref jouer cet Avare qui compte sur la générosité du public. Sur la pelouse luxueuse de la Comédie-Française, où Laurent Stocker, Harpagon de folie, explose la comédie de Molière et entraîne la troupe dans sa dinguerie absolue.
L’Avare mis en scène par Clément Poirée au théâtre de la Tempête (75012) jusqu’au 20 octobre puis en tournée. L’Avare mis en scène par Lilo Baur à la Comédie-Française (75001) jusqu’au 1er janvier.
Maître obscur de Kurô Tanino : ici la Voix
Le metteur en scène japonais ouvre avec brio la saison théâtrale en fabriquant une société manipulée qui ne connaît pas ses dirigeants. Une nouvelle version de sa pièce The Dark Master.
Maître obscur de Kurô Tanino, jusqu’au 7 octobre au T2G (théâtre de Gennevilliers) ; les 16 et 17 octobre au Centre dramatique national d’Orléans, du 6 au 8 novembre à Bonlieu scène nationale d’Annecy et du 5 au 7 février 2025 à la Comédie de Genève.
Cécile de Marion Duval
Avec un talent pour l’improvisation sans minauderie et une folle énergie, la comédienne fait le récit de ses mille vies dans Cécile, mis en scène par son amie Marion Duval.
Cécile, m.s. Marion Duval, du 9 au 19 octobre au Festival d’Automne à Paris, du 5 au 7 novembre au Lieu Unique à Nantes, les 14 et 15 novembre au Quai d’Angers, puis Tours, Orléans…
Dämon, El Funeral de Bergman d’Angélica Liddell
Avec une extrême sincérité, la performeuse espagnole transforme la scène en lieu intime, malgré un intermède des plus embarrassants pendant lequel elle s’attaque nommément à certains critiques.
Dämon, El funeral de Bergman d’Angélica Liddell, jusqu’au 6 octobre à l’Odéon.
La France, empire de Nicolas Lambert, subjectif passé
C’est ce qu’il appelle du «théâtre d’investigation». Sur un plateau nu, le comédien imite tour à tour les différents présidents de la Ve République, l’animateur de télévision Maître Capelo, les membres de sa famille, Marianne qui s’analyse sur le divan d’un psychologue… Sans rendre son discours excessivement didactique, Nicolas Lambert «déraconte» la colonisation française.
La France, empire. Un secret de famille national écrit, mis en scène et joué par Nicolas Lambert, jusqu’au 28 octobre au Théâtre de Belleville à Paris.
Qui som de Baro d’Evel
Ils sont douze sur scène plus une enfant, et un chien, ils sont tout à la fois danseurs, circassiens, plasticiens, céramistes, clowns, chanteurs qui se présentent face public, en noir, ça ne va pas durer. La compagnie franco-catalane fait résonner rires fous, énergie politique et beauté formelle.
Qui som ? de Baro d’Evel, du 2 au 4 octobre au Théâtre 71 à Malakoff.
Les Grands sensibles d’Elsa Granat
Au TGP de Saint-Denis, la metteure en scène donne un Romeo et Juliette revisité, où des enfants trop vieux observent avec sévérité leurs parents immatures. Un spectacle fourmillant d’idées mais un aussi de temps morts.
Les Grands Sensibles, ou l’éducation des barbares d’Elsa Granat, au TGP de Saint-Denis jusqu’au 6 octobre, puis en tournée à Thionville, Limoges, Dijon, Quimper…
Tenir debout de Suzanne de Baecque
Au Théâtre du Rond Point, l’actrice reprend son réjouissant spectacle autobiographique mais pas égocentré qu’elle a écrit après s’être inscrite à un concours de beauté.
Tenir debout de et par Suzanne de Baecque au Théâtre du Rond Point (Paris) jusqu’au 6 octobre.
Quichotte de Gwenaël Morin
Avec Jeanne Balibar dans le rôle du héros de Cervantes, Gwenaël Morin livre un spectacle gracieux et réussi dont la fragilité et l’imperfection font surgir toute la puissance d’une pièce au propos résonnant avec le contexte actuel.
Quichotte, d’après Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes, jusqu’au 12 octobre à la Villette, à Paris.
Rhinocéros de Bérangère Vantusso
La metteuse en scène du CDN de Tours modernise le célèbre texte d’Ionesco et le dépouille de ses marqueurs de l’après-guerre. Elle arrive à donner un double sens aux dialogues, mais fait perdre de leur force politique.
Rhinocéros d’après Ionesco, mis en scène Bérangère Vantusso. Du 25 septembre au 4 octobre au CDN de Tours, puis du 5 au 14 décembre au Théâtre Silvia Monfort à Paris.
Lacrima de Caroline Guiela Nguyen
Entre Paris, Bombay et Alençon, la metteuse en scène retrace la fabrication de la robe de mariée d’une princesse. Son spectacle est une prouesse, un récit choral ample, populaire et d’une précision rare.