Cette année, l’Orchestre de l’opéra de Lyon occupe la fosse le temps de trois productions. Le Coq d’or, de Rimski-Korsakov, Falstaff et I due Foscari, de Verdi, ce dernier opéra étant donné dans une version de concert. «Certes, le programme est difficile, mais je suis ravi. Tout comme les musiciens, qui vont présenter des partitions complexes où la gloire réside aussi dans le travail en fosse», s’enthousiasme au téléphone Daniele Rustioni, directeur musical de la formation depuis 2017.
Comment s’y prendre pour mener à bien ces trois œuvres issues de deux courants différents ? Y a-t-il assez d’instrumentistes pour tenir ce marathon ou le maestro va-t-il devoir faire souffler ses troupes et engager des musiciens supplémentaires ? «Pas du tout, nous n’avons augmenté l’orchestre que par rapport aux demandes des partitions. Par exemple, dans le Coq d’or, nous avons besoin de deux harpistes», détaille le chef milanais, décidé, mesure après mesure, à peaufiner sa griffe pour cette édition.
Gourmandise
On peut définir le style d’un chef d’orchestre à sa gourmandise pour certains phrasés, son appréhension personnelle des tempi, sa volonté impérieuse de clarté ou encore la façon dont il fait coulisser les différents plans sonores. S’agissant d’opéra, le credo de Rustioni, c’est la prosodie. «Tout commence par le rythme naturel de la langue. Ensuite, le compositeur décide d’autres rythmes. C’est l’école de Toscanini. Il a 18 ans, il dirige Aida en