L’édition 2024 a beau avoir pour sous-titre «Retour aux sources», le festival normand Spring n’en demeure pas moins dédié aux écritures les plus aventureuses du cirque contemporain. A telle enseigne que la compagnie 14:20, invitée dans la farandole, n’a intrinsèquement rien à voir avec la discipline. Ce qui, pourtant, interdit d’autant moins la greffe qu’on avait déjà noté, entre autres passerelles, une grande exposition conçue par Raphaël Navarro et Valentine Losseau – les démiurges de 14:20 – début 2019, dans le cadre de la Biennale internationale des arts du cirque (Biac), à l’autre bout de la France, à Marseille.
Tant qu’à vouloir définir un cadre, toutefois, c’est sur scène que ça se passe. Mais sans jamais vraiment savoir à l’avance ce qu’on verra – ou croira voir, plus exactement, tel qu’élaboré par le talent abracadabrantesque de ces artistes et techniciens d’une autre planète qui se sont déjà frottés, entre autres, à la Comédie-Française (le temps d’un Faust). Médusé par On m’a trouvée grandie, comme, imagine-t-on, nos lointains ancêtres du XVIIe siècle découvrant la lanterne magique, on en reste ainsi comme deux ronds de flan, face aux effets très spéciaux de «Zeuxis» : un procédé inédit qui, fondé sur la catoptrique (partie de l’optique géométrique focalisée sur la réflexion de la lumière), permet de «créer des zones d’invis