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Interview

Marie-Noëlle au festival d’Avignon : «Quichotte, le théâtre, tout cela est un peu absurde»

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Dans l’adaptation de Miguel de Cervantes mise en scène par Gwenaël Morin, la comédienne, narratrice de la pièce et incarnation de Rossinante, évoque son envie d’arrêter le métier d’artiste.
Répétition de la pièce «Quichotte» de Gwenaël Morin avec Jeanne Balibar (à gauche) et Marie-Noëlle ( à droite). (Christophe Raynaud de Lage)
publié le 9 juillet 2024 à 14h25

C’est elle qui ouvre en beauté le Quichotte de Gwenaël Morin : Marie-Noëlle, comédienne rare, ici narratrice précieuse avec ce phrasé et des ouvertures de bras au ralenti qui rappellent Hélène Surgère, conteuse délicieusement affectée du Salo de Pasolini, ou la Delphine Seyrig, fée lilas de Jacques Demy. Bref, une création camp et queer qui prend magnifiquement en charge le récit des folies du chevalier de l’absurde. Le mot lance l’entretien, il sera aussi question de répétition, reconversion, transition. De Shakespeare, Bulle Ogier et Nicole Belloubet.

Vous m’avez dit au téléphone, vouloir arrêter, que tout cela était absurde. Tout quoi ?

Quichotte, le théâtre, oui tout cela est un peu absurde. Pendant les répétitions avec Gwenaël [Morin] je me disais : «Mais pourquoi je m’inflige ça ?» Ce côté artisanal, ingrat, dur et fastidieux. Pour Jeanne [Balibar] aussi. Je l’ai vue piquer des crises de pani