C’est elle qui ouvre en beauté le Quichotte de Gwenaël Morin : Marie-Noëlle, comédienne rare, ici narratrice précieuse avec ce phrasé et des ouvertures de bras au ralenti qui rappellent Hélène Surgère, conteuse délicieusement affectée du Salo de Pasolini, ou la Delphine Seyrig, fée lilas de Jacques Demy. Bref, une création camp et queer qui prend magnifiquement en charge le récit des folies du chevalier de l’absurde. Le mot lance l’entretien, il sera aussi question de répétition, reconversion, transition. De Shakespeare, Bulle Ogier et Nicole Belloubet.
Vous m’avez dit au téléphone, vouloir arrêter, que tout cela était absurde. Tout quoi ?
Quichotte, le théâtre, oui tout cela est un peu absurde. Pendant les répétitions avec Gwenaël [Morin] je me disais : «Mais pourquoi je m’inflige ça ?» Ce côté artisanal, ingrat, dur et fastidieux. Pour Jeanne [Balibar] aussi. Je l’ai vue piquer des crises de pani