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Théâtre

Nordey s’invite à l’hôtel de passe-passe de Feydeau

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Stanislas Nordey met en scène «l’Hôtel du Libre-Echange» à la MC2 de Grenoble, avant une longue tournée. Entre technicité affolante et volonté de produire un grand spectacle, le vaudeville devient un manifeste face aux coupes budgétaires qui visent le spectacle vivant.
Les descriptions et didascalies du texte de Feydeau courent sur le fond du ­décor. (Jean-Louis Fernandez)
publié le 9 mars 2025 à 17h48

«Je le savais bien pourtant. Répéter du Feydeau vous met constamment en situation d’échec. On rame, on n’y arrive pas. Rejouer cent fois les mêmes répliques, les mêmes entrées et sorties, cent fois claquer la porte et la rouvrir. Sans compter qu’il n’y a rien de pire qu’un truc drôle qui ne fait pas rire en répétition. Et soudain, à force d’essayer, on sent l’eau frémir. La mécanique fonctionne. Le rire s’enclenche, et là c’est un grand bonheur.» Stanislas Nordey avait déjà éprouvé ce travail ingrat et chronophage de la mise en place d’un texte de Feydeau. C’était il y a vingt ans, il montait la Puce à l’oreille. Il y retourne aujourd’hui avec l’Hôtel du Libre-Echange, une pièce plus rarement jouée, dont la première sera présentée ce mardi 11 mars à la MC2 Grenoble. Quatorze comédiens sur scène, des décors et des costumes sur mesure et 100 dates de tournée déjà bouclées, dont l’Odéon, à Paris, en mai.

Le travail a commencé depuis plusieurs semaines sur le grand plateau de la scène nationale grenobloise. Le vaste décor est debout pour la première fois, les comédiens l’arpentent, en mesurent l’ampleur, comptent les pas du fauteuil à la porte et de la porte au fauteuil. Marcelle Paillardin (Marie Cariès), dans la chambre n° 10 de l’hôtel défraîchi, à gauche, délimitée par une esquisse de mur. M. Mathieu (Laurent Ziserman) dans la chambre n° 11, à droite. Entre les deux, le petit couloir où ils vont se découvrir, se cogner, s’affoler. Un vaudeville pur et dur