Cette semaine, Libé vous donne un avant-goût d’Avignon avec le très réussi Mazùt de Baro d’Evel, une compagnie mi-cirque mi-théâtre (et mi plein d’autres choses encore) qu’on retrouvera dans la sélection in du festival. Mais on ira aussi du côté de l’Italie avec la première mise en scène au théâtre de Nanni Moretti, un peu décevante, d’après deux œuvres de sa compatriote Natalia Ginzburg, Diari d’amore. A voir aussi : des histoires de démons, de séparations et d’émancipation.
Théâtre
Mazùt de Baro d’Evel
D’une brillante précision, le beau et poétique spectacle de Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias mélange les genres, entre cirque, théâtre et danse. Les deux fondateurs de la compagnie Baro d’Evel (qu’on retrouvera dans le in d’Avignon cet été) jugent cette pièce fondatrice pour tous les spectacles qui ont suivi et qui, comme elle, jouent du croisement des disciplines, du travail sur la matière et sur la musicalité des choses. Notre critique est à retrouver ici. A voir jusqu’au 2 juin aux Bouffes du Nord (75010).
Les Possédés d’Illfurth du Munstrum Théâtre
Qu’est-ce qui nous hante ? Qu’est-ce qui prend possession de nous, nous empoisonnant ou, au contraire, nous tenant debout ? Dans cette pièce, Lionel Lingelser, l’un des deux fondateurs du Munstrum Théâtre (qui vient de remporter deux Molières), interprète et met en scène une pièce plus introspective, mais toujours avec la touche carnavalesque du Munstrum. Jusqu’au 1er juin au théâtre du Rond-Point (75008). Notre critique.
La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat
Créée il y a une douzaine d’années, la pièce, qui porte sur la puissance de l’amour et son absence, revient au théâtre de la porte Saint-Martin (75010) avec les mêmes acteurs qu’à l’origine. Plus poignante encore. Jusqu’au 24 juillet. Notre critique ici.
L’Odeur de la guerre de Julie Duval
Deux ans déjà que le spectacle cartonne à juste titre : seule sur scène, Julie Duval évoque, à travers une dizaine de personnages, une histoire personnelle d’émancipation qui frappe par la justesse du jeu comme de l’écriture. A la Scala (75010) jusqu’au 10 novembre et à Avignon du 11 au 21 juillet. Retrouvez notre portrait de Julie Duval.
Monsieur Motobécane de Bernard Crombey
Dans un seul-en-scène couronné de succès depuis quinze ans, Bernard Crombey évoque un fait divers des années 70 autour de la rencontre ambiguë entre une fillette et un type que tout accuse. A tort ? A voir au théâtre du Petit Saint-Martin (75010) jusqu’au 29 juin. Notre critique.
Diari d’amore de Natalia Ginzburg et Nanni Moretti
L’écriture de Natalia Ginzburg n’a l’air de rien, ses sujets de prédilection non plus (le plus souvent, elle-même), mais sa simplicité est inimitable. Pour sa première incursion au théâtre, le cinéaste italien Nanni Moretti adapte deux pièces de sa compatriote mais il en affadit malheureusement la drôlerie cruelle avec une scénographie trop figée. Retrouvez notre critique. Au théâtre de l’Athénée (75009) du 6 au 16 juin.
Terrasses de Laurent Gaudé et Denis Marleau
En adaptant sur scène le récit de Laurent Gaudé autour des attentats de 2015, Denis Marleau ne parvient pas à dépasser le lyrisme appuyé du texte. Au théâtre de la Colline (75020) jusqu’au 9 juin. Lire notre critique.
Le Macbeth de Silvia Costa
La metteuse en scène Silvia Costa propose une adaptation amputée de la tragédie shakespearienne à la scénographie trop solennelle, heureusement contrebalancée par la justesse de l’interprétation. Jusqu’au 20 juillet à la Comédie-Française (75001). Retrouvez notre critique.
Opéra
Don Quichotte de Jules Massenet, à l’Opéra Bastille
La nouvelle production de l’opéra de Massenet, d’après le roman fondateur de Cervantès, est dirigée amoureusement par Patrick Fournillier, mise en images avec finesse par Damiano Michieletto, et portée par une belle distribution. Jusqu’au 11 juin à l’Opéra Bastille (75012). Notre critique à lire.
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