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Libération
Théâtre et danse

Notre sélection de spectacles cette semaine : «Oui» de Célie Pauthe et Thomas Bernhard, «les Paravents» de Jean Genet et Arthur Nauzyciel...

«Libé» vous guide dans les pièces ou spectacles de danse à voir à Paris. Avec aussi : «la Meringue du souterrain» du Zerep, «L’Amour vainqueur» d’Olivier Py, «Stadium» de Mohamed El Khatib...
de G à D: La Meringue et le sous terrain, Stadium et Oui. photo payante au centre, celle de Yohanne Lamoulère.
publié le 11 juin 2024 à 18h18

Libé a bien tenté de trouver un peu d’amour et de joie, cette semaine, pour se consoler en se tournant vers des spectacles à voir ou réserver. Célébration de la bouffonnerie avec la Meringue du souterrain, de Sophie Perez et de la Compagnie Le Zerep, fraternité du stade et des supporteurs avec Stadium de Mohamed El Khatib. Le monde étant ce qu’il est, il est aussi question dans notre sélection du désastre moral autrichien (Oui, d’après Thomas Bernhard) ou de la fable coloniale en Algérie (avec les Paravents de Genet) – sujets si actuels aujourd’hui.

Théâtre

Oui de Célie Pauthe, d’après Thomas Bernhard

Célie Pauthe et Claude Duparfait, impeccable comédien, adaptent avec bonheur le monologue féroce et drôle de l’Autrichien Thomas Bernard. Le textel est une cantate de la solitude négative et concentre le talent de Bernhard, cet art du rabâchage et du contrepoint. A l’Odéon-Ateliers Berthier (75017), jusqu’au 15 juin. Lire notre critique.


Les Paravents de Jean Genet et Arthur Nauzyciel

Cette nouvelle production des Paravents – pièce énorme, qui déconstruit de l’intérieur la fable coloniale française en Algérie – est un évènement, avec tout ce que le terme comporte de risques et d’attentes. Arthur Nauzyciel et ses formidables comédiens en tirent un spectacle étonnamment élégant, et trouvent dans une forme de sobriété et de grâce paradoxale, la justesse de la langue si singulière de Genet. Jusqu’au 19 juin, à l’Odéon, Paris. Lire notre critique.


Stadium de Mohamed El Khatib

La performance tourne depuis plusieurs années mais cette fois c’est sur la place du Châtelet que le metteur en scène va jouer Stadium, portrait d’une région touchée par le chômage, qui fait témoigner une soixantaine de supporteurs du RC Lens. Façon de confronter le public de théâtre au «meilleur public de France». Du 21 au 23 juin, face au Théâtre de la ville, place du châtelet à Paris. Retrouver notre critique d’une précédente représentation.


La Meringue du souterrain, de Sophie Perez et la Compagnie Le Zerep

Il y a du Jacques Demy attaqué aux sucs gastriques, de l’enquête policière coincée dans l’intestin grêle, et tous ces artistes corrosifs passionnés par la puissance politique du masque, du maquillage, du bouffon. La metteuse en scène Sophie Pérez rend hommage à ses deux comédiens-muses dans une célébration de l’idiotie et des artistes au travail. Jusqu’au 15 juin au théâtre du Rond Point à Paris. Notre critique.


Le Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé et Denis Marleau

La mise en scène de Denis Marleau du texte de Laurent Gaudé tire sa réussite de sa scénographie impeccable et de la performance prodigieuse d’Emmanuel Schwartz dans le rôle d’un Alexandre le Grand à l’agonie. Jusqu’au 16 juin au théâtre national de la Colline, Paris. Lire notre critique.


La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat

Créée il y a une douzaine d’années, la pièce, qui porte sur la puissance de l’amour et son absence, revient au théâtre de la porte Saint-Martin (75010) avec les mêmes acteurs qu’à l’origine. Plus poignante encore. Jusqu’au 24 juillet. Notre critique ici.


L’Odeur de la guerre de Julie Duval

Deux ans déjà que le spectacle cartonne à juste titre : seule sur scène, Julie Duval évoque, à travers une dizaine de personnages, une histoire personnelle d’émancipation qui frappe par la justesse du jeu comme de l’écriture. A la Scala (75010) jusqu’au 10 novembre et à Avignon du 11 au 21 juillet. Retrouvez notre portrait de Julie Duval.


Monsieur Motobécane de Bernard Crombey

Dans un seul-en-scène couronné de succès depuis quinze ans, Bernard Crombey évoque un fait divers des années 70 autour de la rencontre ambiguë entre une fillette et un type que tout accuse. A tort ? A voir au théâtre du Petit Saint-Martin (75010) jusqu’au 29 juin. Notre critique.


Diari d’amore de Natalia Ginzburg et Nanni Moretti

L’écriture de Natalia Ginzburg n’a l’air de rien, ses sujets de prédilection non plus (le plus souvent, elle-même), mais sa simplicité est inimitable. Pour sa première incursion au théâtre, le cinéaste italien Nanni Moretti adapte deux pièces de sa compatriote mais il en affadit malheureusement la drôlerie cruelle avec une scénographie trop figée. Retrouvez notre critique. Au théâtre de l’Athénée (75009) du 6 au 16 juin.


Le Macbeth de Silvia Costa

La metteuse en scène Silvia Costa propose une adaptation amputée de la tragédie shakespearienne à la scénographie trop solennelle, heureusement contrebalancée par la justesse de l’interprétation. Jusqu’au 20 juillet à la Comédie-Française (75001). Retrouvez notre critique.


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