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Libération
Festival d'Aix

«Nous avons ouvert le “Combattimento” comme une grenade»

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En la liant à d’autres madrigaux italiens du XVIIe siècle, Silvia Costa et Sébastien Daucé ont pensé un spectacle autour de l’œuvre polyphonique de Monteverdi. Ils racontent leur délicat processus de création.
La metteuse en scène Silvia Costa et le chef d’orchestre Sébastien Daucé. (Elsa Okazaki/Diedo Salamanac)
publié le 21 juin 2021 à 8h00

Une enclume, des larmes en cristal, un drapeau noir glissant sur un corps inerte qui se redresse lentement sur la scène du Jeu de paume. «Nous sommes dans l’un des plus grands festivals d’art lyrique au monde et nous venons livrer une expérience polyphonique avec une relation différente entre les chanteurs, et qui pourtant relève de l’art lyrique», sourit Sébastien Daucé, chef d’orchestre à la tête de la formation historiquement informée Correspondances, célèbre pour son Ballet royal de la nuit. Avec la metteuse en scène Silvia Costa, jadis associée au travail de Romeo Castellucci, le duo présente Combattimento, la Théorie du Cygne noir, balade dans les madrigaux et lamentations italiens de la première moitié du XVIIe siècle. Le madrigal, polyphonie baroque sertissant des poèmes, souvent interprétée a cappella, trouve un mètre étalon dans le Combattimento di Tancredi e Clorinda, de Monteverdi. Une œuvre phare qui va permettre aux artistes, accompagnés de l’ensemble et de huit chanteurs, de disséquer les abysses de la perte et les ressorts de la reconstruction.

Comment est né ce projet qui ressemble à un laboratoire ?

Silvia Costa : Pierre Audi m’a proposé de travailler sur les perles rares que sont les madrigaux de Monteverdi. Avec dans l’idée que je mette en scène à Aix une forme intime de musique baroque