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Libération
Un pognon de fringues

Off du Festival d’Avignon : «Fast», dépêche mode

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Au Théâtre des Doms, vitrine de la scène belge francophone, le duo formé par Olivier Lenel et Didier Poiteaux met les pieds dans le plat de la fast fashion avec une autodérision bienvenue.
La pièce est aussi courte qu’efficace (1h15 à peine), sur notre rapport aux vêtements et à l’achat compulsif. (Ryszard Karcz)
publié le 13 juillet 2025 à 18h15

C’est quand même la grande question : comment proposer du théâtre documentaire sans que le sujet l’emporte sur l’émotion ? Comment soutenir un propos politique sans faire passer une œuvre artistique pour une conférence TED ? On sent bien qu’Olivier Lenel et Didier Poiteaux qui «ne connaissaient rien à la mode», annoncent-ils d’emblée, se sont longuement posé la question avant de mettre en scène Fast. Pièce aussi courte qu’efficace (1h15 à peine) sur notre rapport aux vêtements et à l’achat compulsif, cette fenêtre sur les ravages de la fast fashion remporte son pari.

Le public, assis de part et d’autre d’un catwalk qui sert de scène, assiste à la stupéfaction des auteurs de retrouver dans leurs tiroirs des vêtements achetés et jamais portés. Ersatz de jeu télévisé, devinettes, écran, bande-son, musique, tout est fait pour rester suspendu à cette enquête jouée de façon certes didactique, mais aussi franchement drôle. L’industrie textile est mise à mal dans un processus documentaire classique, avec interviews de ses principaux acteurs (de l’influenceuse à la prof de marketing en passant par la designeuse, le vendeur de prêt-à-porter ou un ouvrier au