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Cirque

«Ombres portées», détours de pistes

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La metteuse en scène Raphaëlle Boitel continue de vouloir élargir le périmètre du cirque, en mêlant théâtre, danse et musique dans un spectacle méritoire, aussi ambitieux qu’inabouti.
Sur un socle circassien, la pièce incorpore musique, danse et lumière. (Christophe Raynaud de Lage)
publié le 17 novembre 2024 à 18h30

Nul ne songerait reprocher à Raphaëlle Boitel de manquer d’idées, pas plus que d’ambition. D’abord circassienne (en contorsionniste révélée, au seuil de l’adolescence, dans la triomphale Symphonie du hanneton de James Thierrée), puis aussi actrice et chorégraphe de quelques opéras, la fille de Lilou Hérin (costumière et accessoiriste) et sœur des mêmement saltimbanques Camille et Silvère Boitel, n’a pas pour habitude de rester les deux pieds dans le même sabot. Une inclination aventureuse qui s’est affirmée lorsque la désormais quadragénaire a fondé sa propre compagnie, l’Oublié(e). Précisément le nom qu’elle donnait aussi à son premier spectacle-signature (comme on le dirait d’un plat, chez un chef reconnu), en 2014.

La carte du clair-obscur

Une forme d’étrangeté pénombreuse prévalait alors qui, dix années plus tard, continue d’envelopper assez littéralement Ombres portées. Une création, en réalité datée de 2021, mais dont l’exploitation, comme bien d’autres, a été contrariée par les vicissitudes consécutives à la pandémie de Covid. Ainsi la grande scène du Monfort accueille-t-elle enfin les six protagonistes d’un drame familial qui, élaboré sur un socle circassien, veille pourtant à élargir la considération à un vaste périmètre englobant