Menu
Libération
Rencontre

«On apporte une autre façon de jouer» : en Bretagne, une troupe de théâtre pionnière de l’inclusion des personnes handicapées

Article réservé aux abonnés
Le handicap au quotidiendossier
A Morlaix, la compagnie Catalyse emploie des comédiens en situation de handicap mental. «Libé» est allé suivre les répétitions d’un spectacle qu’elle monte avec les élèves du Théâtre national de Bretagne.
La troupe Catalyse a déjà joué trois fois au Festival d’Avignon, et a monté Kafka, Shakespeare ou encore Tchekhov. (Vincent Gouriou/Libération)
publié le 25 juillet 2024 à 18h02

C’est comme un chœur antique, bizarre et envoûtant. Répartis en pupitres, les quinze comédiens narrent, commentent, bruitent, scandent ou susurrent au micro l’histoire de Dédale, depuis les origines de sa lignée, issue d’un étrange homme-serpent, jusqu’à sa condamnation à l’exil après le meurtre de son neveu. «Bravo ! Ce qui était super, c’était l’énergie, la fluidité, l’écoute entre vous», salue la metteuse en scène Madeleine Louarn à la fin de la séance de travail, ce vendredi matin. La toute dernière d’une résidence de deux semaines pour monter, en version pièce sonore, le premier acte de Daedalus, la vie de quelqu’un, réinvention contemporaine du mythe grec signée Frédéric Vossier, mise en musique par Olivier Mellano.

Sur la scène du Sew, à Morlaix, se mêlent des élèves du Théâtre national de Bretagne (TNB) et les acteurs, en situation de handicap mental, de la troupe Catalyse. L’une des rares en France, pionnière en son genre, qui a déjà joué trois fois au Festival d’Avignon, a monté Kafka, Shakespeare ou encore Tchekhov, collabore avec de grands noms et a entamé, depuis cinq ans, un compagnonnage avec l’école du TNB. C’est Guillaume Drouadaine qui interprète un Dédale froid et inquiétant, face à un neveu tout en candeur, joué lui par Sylvain Robic. Il y a aussi Manon Carpentier, qui déclame avec force certains des morceaux les plus homériques, avec son collègue Tristan Cantin. Barbe blanche au milieu de trois jeunes femmes, Jean-Claude