«En deux saisons, nous sommes passés de 101 dates à 24… Au mieux. A cause de cela, nous allons devoir nous séparer de notre administratrice avec qui nous travaillons depuis dix ans.» Bess Davies ne peut s’empêcher de parler vite quand elle évoque le manque de moyens qui frappe sa compagnie de théâtre bordelaise, le collectif OS’O. «Je suis désolée, je vous bombarde d’informations…» Il faut dire que son équipe subit de plein fouet les effets de la politique d’austérité culturelle récemment mise en place par le gouvernement.
Les restrictions budgétaires historiques annoncées fin février par Bercy et Matignon risquent de contraindre les institutions culturelles, déjà fragilisées par l’inflation, à réduire le nombre de leurs spectacles et de leurs représentations, et, par ricochet, à mettre en danger les compagnies qui s’y produisent. Une donnée en particulier a fait réagir les professionnels du spectacle vivant : en avril, l’Association des professionnels de l’administration du spectacle (Lapas) prédisait une baisse de 54% de représentations pour la saison prochaine, en comparaison avec la saison actuelle. «L’augmentation des coûts fixes qui n’ont cessé de croître ces deux dernières années, comme ceux de