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Théâtre

Ouverture du Festival d’Avignon : la metteuse en scène Séverine Chavrier voit «Absalon, Absalon !» en large

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L’adaptation colossale du chef-d’œuvre de Faulkner sur l’Amérique des plantations et de la ségrégation ouvre le Festival ce samedi. Comment mettre en scène un tel univers ? «Libé» a assisté aux répétitions.
Avec sa mise en scène sombre, Séverine Chavrier convoque les fantômes qui peuplent l’œuvre de Faulkner. (Alexandre Ah-Kye/festival Avignon)
publié le 27 juin 2024 à 17h11

Tiré du roman culte de William Faulkner, Absalon, Absalon ! de la metteuse en scène Séverine Chavrier est le tout premier spectacle qui ouvrira le festival d’Avignon, ce samedi 29 juin, à la FabricA. C’est aussi l’un des plus attendus. Comment adapter au théâtre un tel livre, obsédant et brûlant ? Comment porter sur scène les mots du grand écrivain du Sud, peintre de l’Amérique des plantations et de la ségrégation ? «Je n’ai pas la prétention de mettre en scène Faulkner, coupe Séverine Chavrier. La question est plutôt : en quoi cette matière m’autorise à rêver ? Est-ce que Faulkner peut m’aider à faire du théâtre ?» Oui, sans doute. Un théâtre plein, un théâtre de trop-plein, un théâtre excessif, comme le fait la metteuse en scène qui s’était déjà frottée à lui en 2016 avec son adaptation des Palmiers sauvages.

Ce jour-là, à un mois de la première d’Absalon, Absalon ! à Avignon, l’ambiance de la répétition à laquelle on assiste est un peu tendue. «Je suis déjà très en retard», justifie Séverine Chavrier. Les deux camions spécialement affrétés pour le festival vont bientôt commencer à charger le décor depuis la Comédie de Genève, le théâtre dont elle a pris la direction en juillet 2023 et où elle travaille la pièce. Le comédien Laurent Papot a quelques minutes de retard au plateau, ça agace profondément la metteuse en scène. Il essaie d’infléchir une idée de mise en scène, c’est un «non» sans appel. «D’accord, d’accord… je ne veux p