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Libération
Scènes d'automne

Rentrée théâtre : le patriarcat taillé en pièces

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De nombreuses metteuses en scène et interprètes investissent des textes féministes fondateurs, d’Annie Ernaux à Audre Lorde, ou inventent, parfois à plusieurs mains, une écriture séditieuse.

Malgré son succès parisien, «King Kong Théorie» tourne peu dans les petites villes. (Herve Bellamy)
ParSonya Faure
Cheffe de service adjointe - Culture
Publié le 19/09/2025 à 12h04

«Quitte à simuler pendant le sexe, autant qu’on me verse un salaire d’intermittente.» Crâne et droite sur la scène du Théâtre de l’Atelier, à Paris, Anna Mouglalis dit le texte d’Ovidie la Chair est triste hélas. Brut, drôle, il raconte la grève du sexe de la réalisatrice féministe, ex-militante pro sexe, le dégoût, la douleur, la colère d’une sexualité hétérosexuelle à sens unique, les injonctions et les violences faites au corps féminin – de l’épilation et la chirurgie esthétique aux rapports non consentis. «Quitte à simuler, autant qu’on me verse un salaire d’intermittente» : la réplique pourrait être gravée au fronton de cette rentrée théâtrale. Elle pourrait valoir pour toutes ces artistes qui plutôt que simuler, faire comme avant, faire comme si, montent sur scène pour y faire entendre une pensée féministe. Qu’on n’espère pas intermittente.

Début octobre, la comédienne Adèle Haenel et la musicienne Caro Geryl mettront en musique la Pensée straight