Les Bouffes du Nord en auront vu fleurir ces dernières années, des spectacles de théâtre musical intelligemment pensés, équilibrant avec soin la diversité des interprètes et la qualité des instrumentistes, le sérieux du répertoire et le comique des dispositifs. Ce Stabat Mater s’inscrit dans cette lignée – celle des Samuel Achache et des Jeanne Candel, pour citer deux de ses plus célèbres instigateurs – avec énergie mais sans peut-être la virtuosité qui en fait tout le sel. Deux compagnies, sous l’autorité double de Maëlle Dequiedt et de Simon-Pierre Bestion, fondent dans une œuvre chorale baroque et religieuse – le Stabat Mater de Domenico Scarlatti – un spectacle hybride, composé de huit tableaux, comme autant de variations carnavalesques sur des figures d’autorité. Dans un décor de bâches froissées, qui sont à la fois des rideaux opaques, des voiles bruissant et des traînes ecclésiastiques dégradées, on assiste ainsi à l’élection d’un nouveau pape en 1700 sous une forme burlesque et dansée, au monologue maniaque d’une mère de famille devant sa cuisinière, au récit d’un vieillard se remémorant une visite enfantine au Louvre.
Qu’aucun récit n’advienne n’a dans le fond pas d’importance, en revanche les bribes de sens qu’on attrape restent faibles : un épluchage de patates tout droit tiré de Je