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Libération
Opéra rock

«Starmania», flamme actuelle

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Superproduction d’un autre temps, l’opéra rock de Michel Berger et Luc Plamondon rafraîchi par la mise en scène de Thomas Jolly est toujours aussi violemment pertinent.
«Starmania» a fait sa première mardi à la Seine musicale. (Anthony Dorfmann)
publié le 9 novembre 2022 à 18h38

Que se passe-t-il à l’intérieur de Jean-François Copé quand il se trémousse avec un grand sourire sur Quand on arrive en ville en battant des mains ? Se souvient-il du printemps de ses 15 ans, en 1979, quand Starmania faisait un carton au Palais des congrès de Paris ? S’identifiait-il, cette année-là, au zonard clouté Johnny Rockfort ? Gueulait-il à tue-tête «Qu’est-ce qu’on va faire ce soir/ On va peut-être tout casser» en donnant des coups de poing en l’air ? Etait-il saisi d’un vertige existentiel à l’idée que «Quand viendra l’an 2000, on aura 40 ans /Si on vit pas maintenant, demain il sera trop tard» ?

Entre-temps nous sommes après-demain, il est peut-être déjà trop tard, et la toute nouvelle mouture de Starmania célébrait mardi soir sa première officielle à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt. Outre le maire de Meaux et ancien ministre, les VIP étaient là en nombre pour assister à la renaissance de l’opéra rock franco-québécois de Michel Berger et Luc Plamondon, en gestation depuis 2017, plusieurs fois repoussée à cause de la pandémie : dans un nuage d’incrédulité et de champagne à 12 euros la flûte en plastique, on croise Brigitte Macron en cosplay France Gall, brushing irréel et veste à sequins, mais aussi la mine grave d’Eric Dupond-Moretti, Jean-Michel Ribes violet comme de coutume, Pascal Légitimus flanqué d’un genre de Didier Bourdon, Eric Woerth ou peut-être Philippe Geluck ou peut-être Gérard Miller, on n’a jamais su les