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Spectacle

Sur scène, les Maladroits mettent le cap sur «Subjectif Lune»

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Pour sa nouvelle création, la compagnie mêle théâtre d’objets et vidéo pour récréer une conquête de l’espace mâtinée de théories complotistes dans l’air vicié du temps.
«Subjectif Lune» densifie son humeur potache, en ancrant simultanément la réflexion dans un présent complotiste. (Alban Van Wassenhove)
publié le 24 mars 2025 à 6h13

Lorsqu’on pense «théâtre d’objets», c’est spontanément un format réduit qui vient à l’esprit. D’où cet étonnement en découvrant les dimensions du plateau de l’Espal, scène nationale du Mans, où s’est posé Subjectif Lune. Un terrain de jeu qui paraît d’autant plus vaste, que seuls quelques éléments épars – des monticules de gravier, un tabouret renversé, un nettoyeur haute pression… – attirent le regard. Mais l’arrivée de quatre spationautes hurluberlus ne va pas tarder à donner de l’élan à l’épopée, qui trimbalent avec eux un barda hétéroclite avec lequel ils feront feu de tout bois. Où comment, telles que mises en scène sur un grand écran, de simples figurines permettent de recréer une foule ébahie, le regard tourné vers le ciel, tandis que, avec une imagination débridée combinée à un minimum (voire, un maximum) de dextérité, une glacière, des bouteilles isothermes emboîtées, ou une bonbonne de gaz (entre autres accessoires du quotidien détournés) deviennent les ingrédients d’une superproduction fauchée, citant 2001 l’Odyssée de l’espace, tout en lorgnant Planète interdite, Plan 9 from Outer Space, la Planète fantôme et autres daubes intergalactiques des années