Habibitch ne dit pas son âge, et c’est sa coquetterie ; seule-en-scène, elle se définit comme algérienne qui a grandi en France mais pas n’importe où, dans la très catho Vendée, où elle devait être bien seule à militer «à l’extrême gauche de l’extrême gauche». Ayant vécu dans les squats anar mais ne détestant pas l’argent («Il n’y a que les riches qui disent qu’ils n’en veulent pas»), Habibitch propose dans Décoloniser le dancefloor, conférence dansée qu’elle fait tourner depuis 2017, de mettre en PLS n’importe quel élu de notre actuel gouvernement en revenant sur les concepts les plus explosifs des dernières décennies : intersectionnalité, appropriation culturelle, décolonisation, féminisme matérialiste… Les termes sont savamment décrits «car oui j’aime les grands A, petits B, petits C, après tout j’ai fait Sciences-Po», lâche-t-elle sur scène.
Cette «conférence» en est vraiment une, ne nous méprenons pas sur les mots. Habibitch parcourt la scène de long en large avec un défilé de pages PowerPoint projetées en fond de salle. Un spectateur extrêmement agacé depuis le