Menu
Libération
Festival d'Avignon

«Trilogie 72» a le goût du disque

Article réservé aux abonnés
Le Printemps de Bourges et le Festival d’Avignon s’associent pour créer trois spectacles hybrides qui revisitent le concept de concert à travers trois albums mythiques de Lou Reed, David Bowie et Neil Young.
L'artiste non binaire Léonie Pernet interprète «Ziggy Stardust» au Printemps de Bourges 2023. (Antoine Monegier du Sorbier)
publié le 2 juillet 2023 à 11h31

Le Printemps de Bourges et le Festival d’Avignon qui se marient pour une programmation commune, c’est une première. Au-delà de l’effet d’annonce, ce rapprochement de la scène musicale et de la scène théâtrale pourrait bien raconter quelque chose du format concert souvent coincé entre l’inaugural «Comment ça va [nom de la ville ou de la salle]» ? et la figure imposée du rappel en fin de partie. Bien sûr, ça fonctionne mais ça se répète, et les impressionnantes scénographies mises en place masquent le plus souvent une absence de dramaturgie. Le mot est lancé.

Donner une dramaturgie au concert, voilà ce qui se joue dans Trilogie 72, qui propose au groupe folk La Maison Tellier, à Silly Boy Blue et à Léonie Pernet de reprendre sur scène trois albums légendaires de 1972, respectivement Harvest de Neil Young, Transformer de Lou Reed et The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars de David Bowie. On peut comprendre le projet comme une réflexion sur la dramaturgie inhérente au format album, qui appartient au siècle dernier, à savoir une articulation et scénarisation de titres, face A-face B. Reprendre un album sur scène reviendrait à la fois