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Théâtre

«Une trilogie new-yorkaise», Paul Auster en version austère

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Paul Austerdossier
Adaptation risquée des trois récits d’enquêtes existentielles du romancier américain, la pièce laborieuse d’Igor Mendjisky ne dévoile rien de plus que ce que racontait déjà le texte original.
«Une trilogie new-yorkaise». (Christophe Raynaud de Lage)
publié le 7 octobre 2024 à 22h22

Au départ, il y a une curiosité : comment adapter la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster, et mettre en scène les trois récits d’enquêtes existentielles qui se répondent : des histoires de filature, de vrais-faux détectives privés, d’écrivains qui disparaissent, et de ce personnage de Paul Auster qui n’est jamais celui qu’on croit, mais y croit-il lui-même. Au départ trois romans : Cité de verre, Revenants, la Chambre dérobée, réunis en un volume au milieu des années 80, considéré comme un texte majeur dans la production d’un écrivain travaillé par les faux-semblants métaphysiques et les constructions romanesques gentiment cérébrales.

Donc comment Igor Mendjisky, qui se réserve le rôle du conteur – animateur radio d’une émission du soir – puis celui en troisième partie d’un écrivain qui prend littéralement la place de son ami romancier disparu, allait-il mener son projet ? Réponse : en additionnant plan-plan chaque récit, avec deux entractes pour réaménager le décor, une structure échafaudée sur un étage, à jardin, un bureau, à cour, le studio radio. Rien de plus que ce que racontait déjà le texte, alors qu’