Ruth Rosenthal est une musicienne et actrice israélienne venue s’installer en France pour «faire du théâtre de bobo à la con» (selon son compagnon), être intermittente («super, vive la France», encore selon compagnon) et traîner sur le monde son air de tragédienne avec «ses yeux bleus d’Ashkénaze coincée du cul» (toujours selon son compagnon). Le compagnon, Xavier Klaine, est un musicien et acteur français dégoûté de revenir dans la vie qu’il a fuie, Paris, et bien décidé à la tenir pour principale responsable de sa dépression d’artiste quadra accablé par de banales compromissions. Entre eux, il y eut des années commune et le confinement, période loupe au cours de laquelle Ruth Rosenthal eut cette idée saugrenue qui paraîtrait sordide dans d’autres mains : enregistrer en douce tous les reproches et jérémiades que Xavier déverse sur elle à la sulfateuse pour en faire, non pas un document à remettre à la justice, mais la bande-son ordurière d’un spectacle. Les deux artistes et leur fille de 14 ans, sur le plateau, vaqueraient à leurs occupations comme à la maison (yoga, cuisine, ennui), pendant que les plaintes sans filtres de Xavier tourneraient en litanie dans les baffles.
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Le tout forme un bazar parmi les plus curieux, passionnant, qu’on ait pu voir sur la violence de la vie à deux et sur les effets du patriarcat dans