C’était donc ça ? La suractivité numérique de Booba ces dernières semaines, sa énième vindicte populiste, n’avait donc pour objectif que de préparer le terrain pour la sortie de son dernier album ? Le modestement intitulé Ad vitam æternam est sorti le 9 février, après un mois de diatribes tous azimuts sur la plateforme X (anciennement Twitter). Il faut l’imaginer, ce rappeur à la carrière légendaire, père de famille, 47 ans, expatrié à Miami, tweeter de façon compulsive à longueur de journée. Un jour pour descendre des starlettes de télé-réalité, s’érigeant en chevalier blanc contre les «influvoleurs», ces arnaqueurs des réseaux sociaux. Le lendemain pour encenser Didier Raoult, médecin marseillais à la retraite et égérie des antivax, jusqu’à s’enfoncer dans des délires complotistes, entre deux messages de promo pour son nouveau son. Ses prises de position servent aussi (et surtout) à ce qu’on parle de lui. Et ça marche. Sous prétexte de mener un grand combat «pour la vérité et pour le peuple», Booba ne fait que jouer sa plus vieille partition : utiliser le clash comme stratégie marketing.
Au point de rayer le disque. Ses ennemis sont passés du rap game au zapping télé, d’artistes concurrents à n’importe quel quidam pris en grippe : influenceurs, présentateurs, politiques, journalistes, médecins. De sa luxueuse résiden