Quelque part vers la fin de la série, on voit se jouer une scène de la saison précédente sur le combo – l’écran-régie depuis lequel le réalisateur suit le tournage – et au fur à mesure que la caméra zoome sur les personnages, la scène quitte la fiction pour basculer dans le réel. Ce moment contient presque à lui seul la saison 2 de 18h30, qui avait créé la surprise en 2020 avec son format ultracourt (22 épisodes de 6 minutes) et son récit déambulatoire, suivant chaque jour, à la sortie de bureau, deux collègues entre qui une histoire se nouait et se dénouait, presque simultanément. Dans cette nouvelle saison, tout est pareil et tout est différent. Mêmes acteurs, mêmes décors, même ton à la fois acide, poétique et malaisant. Sauf qu’on s’intéresse désormais au tournage de la saison 1 et au jeu de ratés-croisés entre les deux interprètes principaux (incarnés par Pauline Etienne et Nicolas Grandhomme), ensemble à la ville et en pleine mauvaise passe, à deux doigts du break. Plus dense, plus riche, plus contrastée, plus sombre aussi – il y a même un mort, c’est dire – la série met aussi davantage l’accent sur les personnages secondaires : Ophélia Kolb parfaitement «attachiante» en réalisatrice lunatique, Jean-Michel Lahmi, qui fait des miracles en à peine cinq lignes de dialogues, et surtout Augustin Shackelpopoulos, enfin utilisé à la hauteur de sa démence
6 minutes chrono
«18h30», des heurts de trajet
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Cette fois, la série s'intéresse aux interprètes des personnages de la première saison, Pauline Etienne et Nicolas Grandhomme. (La Blogothèque Productions)
publié le 2 avril 2022 à 13h49
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