Un véhicule blindé des Casques bleus retourné dans un fossé : c’est par ce symbole d’impuissance que s’ouvre A Life’s Worth, consacrée à la vie d’un bataillon suédois mobilisé en Bosnie. Sur une petite route de campagne, la nuit, la Forpronu, censée protéger la population civile des exactions en pleine autodestruction de la Yougoslavie, est démunie. Cinq de ses soldats attendent d’hypothétiques renforts, la boule au ventre. Jusqu’à ce que surgissent un convoi de petites voitures : des nationalistes serbes tchetniks, qui embarquent ceux qu’ils surnomment «les Schtroumpfs» comme trophée et de moyen de pression.
Un idéal qui ne résiste pas à l’épreuve du terrain
Adaptation des mémoires d’un soldat des Nations unies, cette mini-série franco-suédoise coproduite par Arte cherche à peindre de l’intérieur quelques semaines à la fin de 1993 au sein d’une force de maintien de la paix déployée dans un territoire où celle-ci n’est plus qu’un lointain souvenir. La série s’attache d’abord à dire, par le biais de la fiction façon vie de caserne, le choc d’une poignée de gamins qui découvrent la violence du front et la complexité d’un terrain d’intervention qui leur est d’autant plus étranger que la place de chaque communauté semble évoluer en permanence. Un jour, ils ont la charge de protéger la population bosniaque, avant de devoir le lendemain empêcher la tentative de représailles d’un de leur groupe paramilitaire. A travers une succession de séquences d’hypertension et d’intimidation, A Life’s Worth montre l’impossib