Puisqu’il est écrit que l’époque ne saurait priver le moindre classique de la littérature ou de la bande dessinée de son adaptation avec acteurs de chair et d’os, c’est au tour d’Isaac Asimov de repasser à la casserole, cette fois pour son Cycle de Fondation. Essentielle série de romans des années 40 et 50 dont la superbe folie tient à son approche macro de la science-fiction puisque l’Américain y regarde comment, sur un millénaire, se défait une civilisation. Se proposer d’adapter pareille saga qui se joue du temps, c’est accepter de penser les personnages comme de frêles et temporaires vaisseaux au service de quelque chose de plus grand, et donc s’élever contre une doxa qui établit qu’il ne saurait y avoir de bonne série sans bons personnages.
Péplum galactique
Impressionnant par son ampleur, par le niveau de ses effets spéciaux et la masse de destins qu’il met en mouvement, le pilote de Foundation pose clairement la série en nouveau navire amiral d’Apple TV+, plus proche de Game of Thrones que de la modestie bricolo de la plupart des shows de SF télé – vers laquelle la série revient peu à peu au gré d’épisodes inégalement dotés. A bord d’un splendide vaisseau-trou noir, on bondit de maisons sur pilotis d’une planète océan au palais marbré d’une capitale galactique surplombée par un ascenseur vers les étoiles avant de scruter les étendues gelées d’une colonie du bout du monde. Dans les pas d’une brillante jeune scientifique, on découvre comment un obscur théorème de math