«De nombreux Bothans sont morts pour nous fournir ces informations.» Même si elle est abusive (il s’agit en réalité des plans de l’Etoile de la mort et non de l’Etoile noire, nuance), cette citation condense à elle seule la stratégie d’assèchement de Disney. Où une simple question de fans de Star Wars – et au fait, comment la Rébellion a-t-elle découvert les faiblesses structurelles de l’Etoile noire ? – suffit pour accoucher d’un long métrage installé à côté des trois trilogies (Rogue One, l’une des rares plaisantes surprises de l’univers étendu), d’où éclôt aujourd’hui une série consacrée à la jeunesse du premier rôle principal de ce spin-off, Cassian Andor. Après douze films et trois séries live (on n’ose même pas compter avec les versions animées), le thème du jour est la «maturité». Après les grandes émotions en toc d’Obi-Wan, Andor serait un tout autre animal, un show carrément à destination des adultes. Grave, sale, violent peut-être.
Il suffit de regarder sa première scène pour s’en convaincre. Les bas quartiers d’une ville déshumanisée, une nuit balayée par la pluie, une silhouette louche qui s’engouffre dans un bar à putes (mais pas trop vulgaires quand même). Le mec s’embrouille avec deux uniformes au comptoir, ils finissent sur le carreau. Le futur chef du renseignement des rebelles, Cassian Andor, est donc prêt à tout, même à tuer pour la cause s’il le faut (sans une goutte de sang, of course). Planqué sur une planète décharge,