Au début des années 80, une créature blonde cachée derrière des lunettes de soleil roses et une poitrine surdimensionnée a provoqué son lot d’accidents de voiture dans les rues de Los Angeles. Mystérieusement apparue sur les billboards, ces panneaux publicitaires gigantesques qui ornent les grandes artères de la ville, personne ne savait qui se cachait derrière le nom d’Angelyne ni ce qu’elle avait à vendre. On le comprendrait peu à peu : rien, à part son image.
Aujourd’hui encore, sa corvette rose bubblegum peut être aperçue çà et là, et nombreux sont les habitants qui ont une anecdote à propos de cette incarnation debordienne du folklore propre à Los Angeles, dont la seule ambition était d’être connue «pour absolument rien». La mini-série Angelyne narre son histoire sous la forme d’un faux documentaire à la Netflix, où les scènes de fiction sont entrecoupées d’entretiens filmés avec les protagonistes de sa vie, tentant de percer le mystère de cette bimbo conceptuelle entre Barbie, Nina Hagen et Eve Angeli, qui poussait le raffinement à ce que même la fumée du pot d’échappement de sa voiture disperse un nuage de fumée rose dans les rues de la cité des anges.
L’histoire en elle-même est incroyable, marrante, pathétique, improbable, mais quelque chose dans la série peine à surpasser ou transcender l’extravagance de son sujet. Des trouvailles formelles audacieuses émaillent bien le récit, comme lorsque la Corvette se met subitement à survoler L.A., ou qu’Ang