Entre le feuilleton et l’anthologie, Atlanta n’a jamais vraiment choisi. Et fait de certains épisodes, les plus étranges, les plus spectaculaires et les plus viraux, l’une de ses forces, et de ses singularités. Démonstration en trois épisodes particulièrement brillants, sur le thème : comment s’inventer et se réinventer, encore et encore, au gré des pas de côté.
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«Helen», saison 2, épisode 4
Aux premiers jours, Atlanta avait l’air d’être une odyssée – celle d’Earn, quittant le foyer fondé avec Vanessa, avec dans le berceau la petite Lottie, bébé au prénom improbable, pour se trouver. Cet épisode marque la sortie de route définitive du mythe. Sommé par Van de revenir au bercail et à la réalité en l’accompagnant à une fête traditionnelle allemande (Van est à moitié germanique, comme la comédienne qui l’interprète, Zazie Beetz), Earn va faire tout le contraire, à savoir plonger dans la surréalité. Fastnacht est un carnaval païen nimbé d’étrange et bardé de rituels ésotériques, des jeux aux masques, évoquant pour l’étranger une secte dégénérée. Helen – titre en référence à la bourgade géorgienne où se déroule la fête plutôt qu’à la belle Hélène de Troie – joue à fond le décalage, jusqu’à l’épouvante, renvoyant immédiatement le spectateur au Wicker Man de Robin Hardy ou à Get Out, avec Earn en dindon de la farce à la peau trop foncée (les festivités