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Avec «le Garçon et l’Univers», Joel Edgerton imagine une famille décomposée

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Netflix adapte un roman de Trent Dalton et explore de manière originale l’histoire d’une famille de banlieue pauvre australienne, éclatée par le trafic de drogue du beau-père.
Eli Bell, joué par Felix Cameron, gamin fûté à la langue bien pendue. (Kane Skennar/Courtesy of Netflix)
publié le 19 janvier 2024 à 18h27

Le Garçon et l’Univers est une série du grand écart. Une œuvre qui se distingue par une manière de cultiver l’écart entre sa forme et son fond, entre l’image et le ton. D’un côté, cette manière de filmer, chaude et lumineuse, presque lisse, qui évoque une production Disney, un de ces films tout public dans lesquels un chien joue au basket avant de voler au secours d’un groupe d’enfants piégés dans une mine. De l’autre, ce que la série regarde et met en scène, une violence sociale et économique qui s’abat sur deux gamins des années 80 qui grandissent parmi les dealers de la banlieue de Brisbane. Et au milieu, pris entre ces deux feux, le spectateur, délicieusement écartelé le temps de quelques épisodes.

Le Garçon et l’Univers raconte la vie d’Eli, 13 ans, gamin futé à la langue bien pendue, surplombé par une splendide crinière de lion. Certes, les moyens de la famille sont modestes, mais la vie est belle : le petit apprend à conduire à la cool avec «papi» Slim, ex-taulard reconverti en sage des mobil-homes ; il est très complice avec son frère, mutique depuis des années mais doué d’une sorte de don de divination ; et puis il y a cette mère, jeune, belle, à qui il voue un culte sans borne. Même les relations avec Lyle, beau-père à mulet embrouilleur de première, semblent relativement apaisées. Certes, il s’est remis à dealer, mais Eli est en paix avec ça du moment que sa mère ne retombe pas dans la poudre. Le gamin est tellement sympa qu’il fait l’effort de nouer