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Libération
Critique

«Brand New Cherry Flavor», Hollywood prend chair

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Avec un humour méta et des personnages bien croqués, la série horrifique dépiaute les coulisses de l’industrie.
Lisa Nova (Rosa Salazar), aspirante réalisatrice qui vomit des chatons. (SERGEI BACHLAKOV/NETFLIX/Netflix)
publié le 24 août 2021 à 5h12

Une voiture fonce dans la nuit. Brand New Cherry Flavor pose son degré d’impureté en s’ouvrant sur une autoroute à la Lost Highway : sauf qu’au lieu du I’m Deranged de David Bowie, c’est le lénifiant Another Day in Paradise de Phil Collins à l’autoradio qui accompagne Lisa Nova, aspirante réalisatrice filant droit vers Hollywood et ses mirages. Le point David Lynch clignote beaucoup ici, avec Mulholland Drive à l’horizon, mais cette série Netflix affiche nommément et crânement ses références dans les dialogues («Tu dois te vendre comme la nouvelle Cronenberg») avec un humour bienvenu, jusque dans son titre méta, «le nouveau goût cerise» (on a bien regardé mais aucun clin d’œil ici à Abbas Kiarostami). Soit le nouveau truc en ville dont on parle, qu’on veut goûter tout de suite, qui vient alimenter la conversation culturelle et Hollywood. D’où la temporalité de la série : le début des années 90 et du cinéma indépendant américain effervescent, qui justifie la candeur avec laquelle Lisa se jette dans la gueule de Lou, un producteur qui la dépossédera rapidement du court métrage barré qu’elle a réalisé et apporté en guise de carte de visite pour entrer dans le grand monde. Et puisque l’industrie du cinéma a ses prédateurs et que la vengeance est un plat qui se mange à toutes les températures, Brand New Cherry Flavor va dépiauter l’usine à rêves via le body horror. Avec comme moment fondateur, et running gag au