Fantôme souffreteux de sa gloire passée, le cabaret Le Tout-Paris donne encore chaque soir une représentation immuable tout en froufrous et guêpières. Si immuable qu’elle n’attire plus qu’un public las et clairsemé, ne laissant d’autre choix à ce temple déchu des nuits parisiennes que la vente de ses murs à une enseigne d’hypermarché. Pris d’un soudain remords à quelques instants de la signature, son directeur, fils maussade du défunt fondateur des lieux, annule l’opération et décide de tenter le tout pour le tout en lançant une nouvelle revue.

Il faut vite faire le deuil de l’air cassavetesien (Meurtre d’un bookmaker chinois) ou renoirien (French Cancan) que de telles prémisses semblent instiller : on naviguera ici dans des eaux bien plus plates, sous un régime de propreté mainstream et de formatage télévisuel qui n’est cependant pas à porter immédiatement au discrédit de la série. C’est qu’on pardonne volontiers à Marc Fitoussi de travailler dans une marmite de guimauve, tant on sait que c’est toujours là qu’il se place exprès, et parvient parfois, pas toujours (par exemple dans la Ritournelle ou