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Chute

Dernière saison de «The Crown» : trop, c’est trône

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La seconde partie de l’ultime saison de la série de Peter Morgan, qui brillait jusqu’à récemment par son irrévérence, déçoit par une clôture étonnamment hagiographique.
La dernière partie de «The Crown» n'aborde aucune ligne de l’histoire à même de fragiliser le récit notoirement infondé d’une fin de règne apaisée et d’une passation naturelle. (Justin Downing/Netflix)
publié le 14 décembre 2023 à 8h00

Apprécions l’ironie : la figure la plus populaire de l’histoire de la Couronne britannique, celle qui la fit pour de bon passer sous l’empire des tabloïds et de l’obsession médiatique – obsession qui n’est sans doute pas étrangère à la commande, quelques années plus tard, par une célèbre plateforme de streaming d’une série sur le règne d’Elizabeth II – aura finalement eu pour drôle de rôle que d’éteindre tout l’intérêt, toute l’électricité autour de cette même série. Diana a emporté The Crown dans sa chute : depuis son entrée dans l’arène, quelque chose s’est mis à tourner moins rond dans la série de Peter Morgan, jusqu’ici respectueuse d’un certain équilibre entre pédagogie historique et cancans crapoteux (notoirement exagérés voire purement inventés), soubresauts politiques et anecdotes à la Stéphane Bern, et soudain sacrifiée sur l’autel de la saga people.

Principe d’étirement consternant

La sixième partie de la série, sortie en deux temps comme le font couramment les saisons de clôture trop attendues, n’aura marqué que par un principe d’étirement consternant, a fortiori si l’on considère avec quelle efficacité narrative The Crown avait jusqu’ici balayé un demi-siècle de règne. Les quatre premiers épisodes ont retracé la poignée de jours ayant précédé le décès de la «princesse des cœurs», laps de temps dont les premières saisons auraient ce